Les relations entre colocataires sont très souvent conflictuelles et inamicales. La tolérance et l’acceptation de l’autre sont rarement au rendez-vous.
Et les conflits trouvent leurs solutions devant le juge.
Fatou Dione, la cinquantaine, devant la barre du tribunal d’instance de Mbour ce jeudi 29 décembre, dit regretter ses actes de violence et les injures sur la personne de la partie civile et qui lui a valu un séjour en prison.
Le plaignant M. Sarr dont la femme est absente a invité dans sa chambre une fille qu’il dit être sa soeur. Mais pour la prévenue, il s’agit plutôt d’une prostituée et elle s’est mise dans tous ses états. « Tu ne dois pas transformer la maison en baisodrome en y invitant des prostituées », lui lance Fatou. Très furieuse, Fatou s’en prend à son jeune colocataire qu’il injurie et roue de coups de balai.
« J’étais chez moi lorsque j’ai entendu des cris provenant de mes voisins. Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller voir en tant que voisine. Nous avons vainement tenté de la calmer. Elle se mettait à injurier puis dans sa furie elle assène à M. Sarr des coups de balai à la tête « , témoigne Aissatou Faye.
L’enquête de la Police révèle que la prévenue n’a pas bonne presse dans son voisinage car tout le monde la décrit comme une personne belliqueuse.
En tout cas, les jours passés à la maison d’arrêt et de correction semble avoir assagi la prévenue qui s’est confondue en excuses.
« Vous avez intérêt à changer de comportement. Vous n’avez pas le droit de vous attaquer à la partie civile. Vous n’êtes pas propriétaire de la maison, mais une Co locatrice comme elle. Vous ne devez-vous occuper que de votre chambre. Vous n’avez pas votre mot à dire sur la vie privée de votre voisin », lui dit le Procureur qui a requis l’application de la loi.
Sur les dommages et intérêts de 300 mille francs que réclame la partie civile, Ndeye la fille de la prévenue a supplié le Président de revoir cette demande à la baisse.
« Ma maman n’a pas d’autre soutien que moi avec mes maigres revenus de domestique », souffle-t-elle.
La prévenue a été déclarée coupable et a été condamnée à une peine de six mois de prison assortis de sursis et à des dommages et intérêts de cent mille francs.
Aboubakry Kane