Ousmane Sonko, leader de l’ex-parti Pastef est-il définitivement hors course pour la prochaine élection présidentielle ? « Non », répond Moustapha Sarré, secrétaire national à la formation, directeur de Daraay Cheikh Anta Diop de l’ex-Pastef. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, il a appelé à des élections inclusives pour que la paix règne dans ce pays. « Je crois qu’il est anormal que dans notre République, à chaque fois, depuis l’avènement de ce pouvoir dirigé par le président Macky Sall, à chaque fois qu’on a une élection présidentielle, l’opposant le plus en vue soit emprisonné, empêché de participer à cette élection présidentielle. Ça c’est un véritable problème. Et il faut qu’on arrête cela et on doit commencer dès à présent. Parce que celui qu’on veut empêcher de participer à cette élection-là n’a absolument rien fait pour ne pas y participer », a-t-il déclaré. Avant de poursuivre : « il a déposé un dossier complet au conseil constitutionnel. Il est toujours électeur et éligible et personne ne peut expliquer aujourd’hui qu’il soit empêché de participer à cette élection. Il y a eu un désespoir des Sénégalais et surtout de la jeunesse qui, dans le désespoir le plus total, bravent la mer pour aller mourir dans l’océan. Je crois qu’il est temps de mettre fin à tout cela. Et mettre fin à tout cela, c’est demander au président de la République, à la justice, d’accepter enfin la candidature de Ousmane Sonko ».
S’agissant du rejet de sa candidature par le conseil constitutionnel, l’invité du Jury du Dimanche dit que : « c’est avec étonnement que nous avons entendu dire que le conseil constitutionnel a rejeté la candidature de Ousmane pour dossier incomplet. Le mandataire de Ousmane Sonko a déposé tout ce qu’on lui avait demandé, en tout cas tout ce qui était à sa possession. Il n’y avait pas une seule pièce qui avait manqué dans ce dossier-là. C’est neuf pièces. Le problème posé, c’était le parrainage et la caution. Et quand on se base sur la jurisprudence du conseil constitutionnel, ça devait passer comme l’être à la poste. Mais, le conseil constitutionnel a violé sa propre jurisprudence. Et ça devait permettre à Ousmane Sonko de voir son dossier recevable. Puisque nous considérons que jusqu’au moment où nous vous parlons, rien ne doit empêcher la candidature de Ousmane Sonko. Même les charges qui pèsent sur lui ».
Par ailleurs, il a déploré la stratégie du régime en place pour écarter leur leader. « Écoutez, ce qui se passe, nous tous nous le savons, nous avons en face de nous des adversaires qui ont fait de cette candidature une question de vie ou de mort. Et ils n’ont pas hésité d’utiliser toute l’administration, y compris les forces de défense et de sécurité, la justice, l’administration d’une façon générale, pour empêcher la candidature de M. Ousmane Sonko. Et nous tous, nous savons qu’il n’y a aucune raison, aucune raison de l’empêcher de participer à cette élection. Il est toujours candidat, il est toujours éligible, il est toujours électeur et éligible. Il n’a pas été condamné jusque-là définitivement, à part cette histoire de diffamation. D’ailleurs, on va déposer un rabat d’arrêt dès la notification de l’arrêt de la Cour suprême », dit-il. Sur la question de savoir est-ce que M. Ousmane Sonko ne s’est pas auto-éliminé lui-même en choisissant le rapport de force ? Il rétorque : « il est tout aussi étonnant de vous entendre dire qu’il a utilisé le rapport de force pour résister. Vous savez, avant de parler des conséquences, il faut parler des causes ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)