Excellence, Monsieur le Président de la République
En acceptant d’organiser l’élection présidentielle à laquelle vous ne prendrez pas part, vous avez posé un acte fort dans la consolidation de notre démocratie. Ce geste salué d’ici et d’ailleurs, par toutes les personnes soucieuses du respect des deux mandats présidentiels, a été l’occasion pour vous de rehausser votre image et de scorer en faveur de notre démocratie.
Cependant, nous autres, simples citoyens, simples spectateurs du jeu auquel se livrent sans répit et avec beaucoup d’animosité des professionnels de la politique assoiffés de haine et de vengeance, notre devoir est de nous lever pour sauver l’embarcation avant qu’il ne soit trop tard. Voilà pourquoi il y’a eu cette pléthore de candidatures car, à vrai dire, la minorité politique n’inspire plus confiance. Je pense que vous devriez chercher à comprendre les raisons fondamentales qui ont poussé bon nombres de Sénégalais à descendre dans l’arène, à vouloir aller en campagne électorale pour faire prévaloir leurs idées et sommes d’expériences et également mettre en évidence les limites et le caractère inconscient de notre classe politique. Rien que pour cela ; rien que pour ce patriotisme et rien que pour l’amour que nous avons de notre patrie, nous ne méritons pas ce traitement ridicule et décevant dont nous sommes l’objet de la part des structures en charge de l’organisation des élections. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes diabolisés, maltraités et minimisés dans notre propre pays, pour le simple fait de vouloir briguer avec nos propres moyens les suffrages de nos compatriotes. Le traitement fait de nos dossiers par la commission de contrôle du parrainage n’est rien d’autre qu’un procédé manifeste de mise en écart systématique de candidats ayant beaucoup investi et croyant que leur droit serait respecté, quoi qu’il puisse arriver. Comment devrais-je comprendre que plus de 20000 parrains soient éliminés de mes listes sous prétexte qu’ils ne figurent pas dans le fichier général ? Et combien sommes-nous à être victimes du même procédé ? Cela est inacceptable dans un pays de démocratie comme le nôtre.
Je vous demande de prendre le sifflet d’arbitre neutre et indépendant et de sonner la fin de la récréation. Votre devoir est d’organiser vous-même cette élection et d’y faire participer tous les candidats sérieux et non de faire une sélection de candidats dans le seul but de sacrifier certains adversaires. C’est la seule page d’histoire qu’il vous reste à écrire !
Au moment où vous vous apprêtez à partir, notre pays va mal et manque de cohésion et d’unité, vous en avez une large responsabilité. C’est votre devoir voire votre obligation de tout arrêter et de convoquer de réelles concertations qui aboutiraient à l’organisation d’une élection libre, transparente, inclusive et totalement indépendante. Je vous le demande solennellement car votre posture ne vous permet pas de laisser ce pays dans une telle situation.
Excellence, Monsieur le Président de la République, je vous prie de bien vouloir regarder dans le rétroviseur, pour ainsi comprendre qu’il faut mieux mettre la République avant la politique. Il y va de l’image de notre nation qui faisait jusqu’ici une fierté pour les pays d’Afrique.
Recevez mes sincères salutations.
Mbacké SARR
Union Pour l’intérêt du Peuple
Président du Mouvement Askan Wi