Un consensus qui permettra ainsi de réguler durablement le jeu politique, électoral et économique de façon à en garantir la transparence, l’équité et le caractère pacifique du vivre-ensemble au bénéfice de toute la société – TEXTE COLLECTIF
En tant que membres de mouvements citoyens engagés pour l’application des conclusions des Assises Nationales (AN) et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI), nous œuvrons pour leur prise en charge effective dans les enjeux et projets de l’élection présidentielle de 2024.
À cette fin, un séminaire d’appropriation a été récemment organisé par divers mouvements citoyens suivi d’une conférence publique avec la participation de candidats à la Présidentielle.
Les larges discussions menées lors de ces rencontres ont convergé sur l’actualité et la pertinence des conclusions des AN et des recommandations de la CNRI. En effet, au regard des défis majeurs du contexte actuel, en particulier les graves reculs enregistrés quant au respect de la démocratie et de l’État de droit, les réponses des AN et de la CNRI, si elles avaient été appliquées, auraient certainement permis au pays de les relever et, mieux, d’affirmer : plus jamais ça dans notre pays !
Aujourd’hui, notre conviction profonde est qu’elles nous permettent plus positivement de promouvoir un vivre-ensemble de cohésion sociale, de paix et de liberté basé sur des principes républicains et démocratiques dont :
– L’exercice effectif des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels par chaque citoyenne et chaque citoyen,
– La promotion d’une démocratie participative mettant au centre du système le citoyen,
– L’égalité et le traitement équitable des citoyennes et des citoyens,
– La sacralité du bien public au service de l’intérêt général,
– Une bonne gouvernance à tous les niveaux publics,
– L’effectivité de l’État de droit dans la séparation et l’équilibre des pouvoirs juridique, législatif et exécutif ainsi que dans la primauté du Droit,
– La garantie d’une administration publique compétente, non-partisane et dévouée au service public et à l’intérêt général,
– La décentralisation assurant une dévolution effective de pouvoirs significatifs et de ressources conséquentes du sommet vers la base et une meilleure responsabilisation des acteurs-terrain dans la définition des politiques, la planification, la budgétisation et la mise en œuvre aux niveaux les concernant,
– La gestion rationnelle et responsable des ressources naturelles, notamment foncières et minières,
– Le bannissement conséquent de l’impunité sous toutes ses formes, de la corruption, du détournement de deniers publics et de l’enrichissement illicite ainsi que des crimes et délits voisins ou assimilés…
Pour y parvenir, nous devons construire, sur la base des conclusions des AN et des recommandations de la CNRI, les règles consensuelles régissant notre vie commune dans les domaines essentiels partagés tout en laissant à chacun la liberté de ses appartenances idéologiques et de son identité politique.
Ce Pacte national permettrait ainsi, par des consensus forts, de réguler durablement le jeu politique, électoral et économique de façon à en garantir la transparence, l’équité et le caractère pacifique du vivre-ensemble au bénéfice de toute la société.
C’est dans cette perspective que nous allons engager, dans les tout prochains jours, un dialogue inclusif avec tous les candidats qui vont concourir à la prochaine élection présidentielle pour élaborer ensemble ce Pacte national inspiré des conclusions des AN et des recommandations de la CNRI pour un Sénégal prospère et en paix.
Une fois leur accord obtenu, ils le signeront et s’engageront à l’appliquer dans les deux cents premiers jours suivant leur élection. Outre les candidats et pour accompagner leur engagement, nous comptons informer, sensibiliser et mobiliser les citoyennes et les citoyens et l’ensemble de la population à travers des messages ciblés en langues nationales en collaboration avec les médias, y compris les radios communautaires. Car il s’agit, au-delà des élections de 2024, de promouvoir une citoyenneté consciente et active en tant que force nationale synergique capable de sauvegarder nos acquis en matière de droits et de libertés et de soutenir la perspective d’une refondation de nos institutions en direction de l’approfondissement de la démocratie et d’un authentique État de droit où le vivre-ensemble est préservé par tous.
• Paul Dominique Corréa, président de Présence chrétienne
• Thiaba Camara Sy, présidente de Demain Sénégal
• Mamadou Ndoye, coordinateur de Sursaut citoyen, ancien ministre
• Mamadou Lamine Loum, modérateur des travaux des AN, ancien Premier ministre