Une affaire de viol sur une mineure de douze ans a été inscrite au rôle de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour.
Les faits remontent au 8 avril 202O. La victime maintenant âgée de 16 ans a difficilement rappelé au tribunal les pénibles moments passés dans l’intimité de son bourreau.
C’est à trois reprises que Toumany Touré a abusé de la petite S D, une fillette qu’il avait employée pour lui nettoyer sa chambre en l’absence de sa femme en voyage. L’accusé était habitué à aller chez ses voisins et les sœurs de la victime la taquinaient souvent en l’appelant « chérie de Toumany ». Seulement ce qui était considéré comme une blague finit par se transformer en une ignoble relation amoureuse entre Toumany et la petite S.D. En envoyant sa fille travailler chez lui, la dame Mariama ne pensait pas à cette terrible réalité.
Il profite alors de l’absence de son épouse en voyage pour passer à l’acte.
La première fois, l’homme sachant que la fille était vierge s’est limité à frotter son sexe sur celui de la mineure.
Et la deuxième fois après que la fillette lui a servi du thé, l’homme la pénétra sous les cris de la victime..
Interrogée, celle-ci déclare que l’accusé l’avait menacée de la tuer si toutefois elle se permettait de le dénoncer.
« Elle m’envoyait des messages d’amour mais je lui répondais toujours que je la considérais comme ma propre fille. Je n’ai pas entretenu des rapports sexuels avec elle », répond l’accusé.
Pour l’avocat général le viol est établi. « Une fille de douze ans n’a pas la capacité de discernement. C’est d’ailleurs pourquoi la loi interdit le mariage d’une fille de moins de 13 ans. L’article 320 vous oblige, Monsieur le Président, à prononcer une peine de dix ans ou plus. Vous ne pouvez pas descendre en dessous de dix ans », a déclaré l’avocat général qui requiert une peine de dix ans.
« Je ne saurais me permettre de défendre un viol qui est un acte ignoble et immoral. Mais les faits s’apparentent à un attentat à la pudeur. On ne peut pas établir le viol sur la base d’un simple certificat médical établi trois mois après les faits », plaide Maître Fall l’avocat de la défense.
Le verdict de cette affaire est prévu le 16 février.
Aboubakry KANE