Dans un discours prononcé le 03 février 2024, le président de la République Macky Sall a informé les Sénégalais avoir abrogé le Décret 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. La Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) qui a fait cette sortie à travers un communiqué, s’illustre à travers ce qu’on pourrait considérer comme ses sept commandements.
- Elle condamne ce report sine die et inconstitutionnel de l’élection présidentielle qui prive, pour la première fois depuis l’accession du pays à la souveraineté internationale, les millions de sénégalais de l’exercice de leur droit à fondamental de choisir la personne devant diriger le pays dans les cinq (5) prochaines années ;
- Elle réprouve la méthode du président de la République qui use d’un décret pour remettre en cause un arrêt du Conseil constitutionnel qui, selon l’article 92 de la Constitution sénégalaise, non seulement n’est pas susceptible de recours, mais aussi et surtout s’impose « aux pouvoirs publics et a toutes les autorités administratives et juridictionnelles » ;
- Elle exige le respect de la lettre et de l’esprit de la Constitution sénégalaise, et surtout du droit des Sénégalais et des Sénégalaises de choisir librement leurs dirigeants à l’occasion d’élections démocratiques, libres et transparentes par toutes les autorités constitutionnelles, à commencer par le président de la République ;
- Elle appelle les Sénégalais et Sénégalaises au calme et a la sérénité et à défendre fermement, et avec la dernière énergie, le respect de la Constitution sénégalaise et des acquis démocratiques par le président de la République Macky SALL ;
- Elle rappelle au président Macky SALL que son mandat de Président de la République prend fin le 02 avril 2024 et qu’il devra, a cette date, rendre le pouvoir même en cas de non tenue de l’élection Présidentielle ;
- Elle estime que la détermination d’une nouvelle date pour la tenue des élections est une question si urgente et importante qu’elle ne peut pas être laissée aux seuls députés dont la responsabilité est entière dans la situation confuse que vit actuellement le Sénégal ;
- Elle demande aux responsables de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union africaine (UA), de l’Organisation des Nations Unies (ONU) et à la communauté internationale de se mobiliser pour défendre le droit des Sénégalais et sénégalaises à choisir librement leurs dirigeant(e)s.