Le Conseil constitutionnel a rejeté, mercredi dernier, les conclusions du dialogue national qui proposait, entre autres, la tenue de la présidentielle le 2 juin et n’excluait pas une reprise partielle du processus électoral. Le Conseil a, dans sa décision, maintenu la liste des 19 candidats retenus et précise que l’expression « les meilleurs délais » qui avait fait beaucoup de débats renvoie à la tenue de l’élection présidentielle avant le 2 avril. Devant le jury du Dimanche, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, interpellé sur la décision du conseil constitutionnel a soutenu : « je crois que le Conseil constitutionnel a sauvé la démocratie sénégalaise. La démocratie sénégalaise était en danger et le Conseil, n’est-ce pas, l’a sauvé. Et le Conseil a redonné confiance aux Sénégalais, a redonné confiance en nos institutions. C’est cela qui s’est passé. Parce que tous les débats qu’il y a eu sur les délais raisonnables, tout le monde sait que les délais raisonnables, c’est d’organiser les élections avant le 2 avril. C’était un débat de mauvaise foi auquel moi je n’ai jamais accepté de me prêter. Tout le monde sait que les délais raisonnables, ce n’est pas trois mois, ce n’est pas six mois, ce n’est pas un an. C’était d’organiser des élections avant, évidemment, la date de fin de mandat du président. Et je crois que le président a très bien fait de se conformer à ces décisions en fixant l’élection pour le 24 mars. C’est vrai qu’on aura moins de jours pour faire battre une campagne ». Et d’ajouter : « 12 jours de campagne. Cela n’est pas de mon point de vue important. 80% des Sénégalais savent à peu près pour qui ils voteront. Donc, que ce soit 10 jours de campagne, une semaine de campagne électorale, on doit pouvoir aller vers cette élection. Le plus important, c’est que les ménages, c’est que l’économie de ce pays fonctionne. Il faut que l’économie fonctionne. La finalité de la politique, c’est d’arriver à créer des conditions de bien-être économique et social des citoyens. Et pour que l’économie puisse fonctionner, il faut qu’il y ait la stabilité. On ne peut pas passer notre temps dans une campagne électorale permanente. Cela fait un an qu’on est dans des districts politiques. Il faut maintenant organiser cette élection-là, élire un nouveau président, encore une fois, quel qu’il soit, n’est-ce pas, qui va nous remettre au travail. Donc, le président a très bien fait de retenir cette date ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)