Invité du Jury du dimanche sur iTv, le Directeur exécutif de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) est revenu, entre autres, sur la forte actualité électorale. Amadou Kanouté se réjouit que, dans ce processus, les Sénégalais se rendent compte que la justice puisse arrêter le Président dans ses initiatives, la question de la double nationalité et d’autres points.
«Sur la libération de figures politiques, je trouve que c’est une bonne chose, car on ne peut rien construire sans la paix. Regardez comment les élections ont été pratiquement malmenées. Cela a créé un environnement imprévisible où la société civile ne savait pas à quoi s’en tenir, en attendant de savoir si le Conseil constitutionnel va accepter la date du 24 mars proposée par le chef de l’Etat. Et donc, nous sommes pour tout ce qui peut amener la paix sociale dans le pays, car c’est en ce moment que vous pouvez avoir un dialogue structuré, avec ceux qui briguent les suffrages pour diriger ce pays demain. Et à cet égard, nous saluons cela. Mais, ce qu’il y’a encore de plus intéressant, c’est qu’il y’a au moins deux impacts que nous avons notés. Le premier, c’est que le Sénégalais découvre que le président de la République peut être bloqué par un autre corps, le judiciaire. Dans notre perception, c’était que la justice était complétement à l’attrait de l’exécutif. Et alors aujourd’hui, on nous dit, le Conseil constitutionnel peut dire non au président de la République. Le Conseil constitutionnel, en matière d’élection, est très clair sur la date des élections et les conditions dans lesquelles cela doit se passer. Les Sénégalais, viennent de découvrir cela, car on avait toujours pensé que le Président, étant dans un régime présidentiel, est très fort et il n’y avait personne en face pour lui dire non. Aujourd’hui, la démarcation est nette entre l’Exécutif et le Judiciaire. Le Législatif, on verra après.»
Maxime DIASSY, Ndèye Anna NDIAYE & Pape Dou DIALLO (photos)