Lettre ouverte à son excellence MM. le président de la République du Sénégal, le Premier ministre et le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
Son Excellence Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, Monsieur le Premier Ministre Ousmane SONKO,
Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Elhadj Abdourahmane DIOUF,
Après mes chaleureuses félicitations que j’adresse à chacun de vous, je vous encourage et vous souhaite une excellente réussite dans vos nouvelles missions respectives.
Cette lettre ouverte vient d’un lanceur d’alerte, d’un citoyen qui veut un véritable changement dans le pays, d’un acteur de l’université publique, d’un personnel administratif technique et de service (PATS) qui souhaite une véritable réforme du système universitaire.
Par cette présente, je vous interpelle sur l’organisation et le fonctionnement des universités publiques, particulièrement la place, la considération et le rôle des PATS dans les temples du savoir.
Monsieur le Ministre, l’organisation et le fonctionnement des universités publiques dans sa globalité est à revoir si nous voulons véritablement, entre autres, former des cadres supérieurs du Sénégal, former, au vrai sens du terme, celles et ceux qui auront la lourde responsabilité de gérer le pays dans le futur et contribuer à la recherche scientifique au niveau national et international, pour le développement économique et social du pays.
Monsieur le Ministre, le fonctionnement administratif des universités souffre d’énormes manquements car cette responsabilité qui est du ressort des personnels administratifs, techniques et de services ne leur est pas donnée alors que ces derniers sont véritablement les acteurs de l’administration universitaire.
Pour vous dire, Monsieur le Ministre, que la considération qui doit être donnée aux PATS pour qu’ils puissent exercer pleinement leur rôle et assurer leur responsabilité pose d’énormes problèmes. Pire, les PATS sont très négligés alors qu’ils constituent la cheville ouvrière des universités. Leur formation, leur recherche pour l’amélioration de leur travail, leur avancement, leur reclassement, leurs conditions de travail, leurs droits, etc. sont sacrifiés.
Monsieur le Ministre, les PATS des universités demandent une véritable réforme en ce qui leur concerne. Nous demandons plus de considération. Nous sommes un composant de l’université et pas le moindre. Nous avons notre mot à dire dans l’organisation et le fonctionnement des universités.
Monsieur le Ministre, lors de votre passation de service, vous avez évoqué la frustration des personnels d’enseignement et de recherche et des étudiants. Vous avez dit que vous comptez ne pas être le ministre qui travaillerait avec des enseignants frustrés. Vous avez également dit que vous ne comptez pas non plus travailler avec des étudiants frustrés. Vous ne l’avez pas dit, mais nous en déduisons que vous ne comptez pas non plus travailler avec des personnels administratifs, techniques et de service frustrés. Vous avez décidé de rencontrer le plus rapidement possible les personnels d’enseignement et de recherche pour faire le diagnostic du sous-secteur de l’enseignement supérieur, voir quelle est l’étendue de leur problème et travailler avec eux à trouver des solutions. Vous êtes sûrs que si vous trouvez des solutions avec eux, qu’ils soient des enseignants épanouis, cela aura un impact positif réel sur le développement de l’enseignement supérieur. Monsieur le Ministre, vous ne l’avez pas dit aussi, mais nous espérons que vous ferez la même chose avec les personnels administratifs, techniques et de service.
Le ministre sortant, lors de votre passation, a parlé de la signature du décret fixant le régime spécial applicable aux PATS des universités, l’appelant l’avancée la plus significative. Monsieur le Ministre, nous vous appelons à lire attentivement ce décret et vous constaterez par vous-même le manque considérable de respect envers les PATS. Au-delà de la numérotation des articles qui fait défaut, vous verrez les énormes vides et manquements du décret. Il a également parlé de la revalorisation de la prime administrative spéciale qui a augmenté de 75.000F CFA. Il aurait pu énoncer cette augmentation de la même manière qu’il a fait avec les enseignants, mais il ne l’a pas fait, peut-être parce que ce montant est très dérisoire par rapport aux augmentations accordées aux enseignants et généralement aux agents de l’État. Il a préféré dire que la prime administrative spéciale passe désormais de 150.000F à 225.000F. Nous les remercions de ces efforts, mais considérons que c’est un manque de respect envers les PATS.
Son Excellence Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’Innovation, nous vous adressons cette lettre pour vous alerter, mais aussi et surtout pour espérer une rupture et un véritable changement nous concernant. Le décret n° 2023-1694 qui nous régit doit être revu le plus rapidement possible car présentant beaucoup de problèmes. Nous voulons plus de considération. Nous voulons que notre rôle soit respecté. Nous voulons également être écouté par les autorités nationales et au niveau des universités car nous faisons un travail très important qui ne doit pas être négligé, connaissons beaucoup de l’espace universitaire et passons beaucoup plus de temps avec les étudiants et dans les temples du savoir. Nous vous demandons un audit social, organisationnel et fonctionnel des universités publiques sénégalaises.
Monsieur le Ministre, si vous trouvez des solutions avec les personnels administratifs, techniques et de service, qu’ils soient des personnels épanouis, nous sommes sûrs que cela aura également un impact positif réel sur le développement de l’enseignement supérieur.
Sur ce, nous réitérons notre engagement à vous accompagner dans vos missions respectives et ne ménager aucun effort pour le bon fonctionnement de l’université publique sénégalaise.
Birahim DIOP, PATS à l’université Alioune DIOP