Il s’appelle Soyibou Diallo, Rasta pour les intimes. Mais devant la barre, le prévenu n’avait pas la tignasse du Rastaman. Soyibou répondait devant le Tribunal de grande instance de Mbour des faits de proxénétisme.
Rasta fait partie de ces nombreux jeunes qui ont choisi de faire du transport avec les motos Jakarta. Mais lui, ne se suffit à cette activité qu’il dit pourtant très rentable. Le jakartaman est aussi un proxénète et cela ne semble point le gêner. À Saly, Rasta loue une chambre où il vit avec sa petite copine, une prostituée.
Il s’est fait des amitiés dans ce milieu interlope à force de les transporter. Rasta transforme sa piaule en un lieu de passe. Pour chaque passe, le jakartaman encaisse 1000 à 3000 FCfa, ce qui lui permet d’arrondir ses fins du mois, un « khar matt » florissant.
Et quand la Présidente du tribunal lui demande s’il autorise aussi sa petite copine de péripatéticienne de recevoir ses clients dans leur chambre, sa réponse coule de source. Rasta répond par l’affirmative.
Le jakartaman a dû être dénoncé par son voisinage. Les enquêteurs ont trouvé sur les lieux des préservatifs et des draps souillés de sperme, de même que des mouchoirs.
Les faits sont constants et le prévenu a tout avoué. Maître Fall, son avocat plaide pour une peine d’avertissement.
« Mon client est un jakartaman. Il est difficile de le prendre pour un proxénète. Mais il a fauté et il le reconnaît. Il aurait pu se suffire à son travail. C’est pourquoi je vous demande d’être compréhensif et de le condamner à une peine d’avertissement », plaide-t-il
Soyibou Diallo a été déclaré coupable de proxénétisme et a été condamné à une peine d’un mois ferme et une amende de 100.000 FCfa.
Aboubakry KANE