Après avoir constaté la disparition de 13 sacs de foin, le sieur Amsata Gueye se met à leur recherche et finit par les retrouver chez Aliou Gning.
Les faits ont eu lieu à Diokhar, non loin de Sandiara. Là-bas, après les récoltes, chaque maison garde jalousement son foin pour l’alimentation du bétail. Ce jour, Amsata Gueye a remarqué la disparition de 13 sacs de foin volés la veille. Il suit les traces de charrettes qui l’ont conduit directement chez le prévenu. Interpellé, Aliou Gning déclare que ce foin lui appartient. «Ce foin c’est moi qui l’ai acheté d’un charretier qui passait devant chez moi. Je l’ai gardé pour pouvoir le revendre au marché hebdomadaire de Sandiara», a déclaré le prévenu à l’audience du tribunal de grande instance du mardi dernier. Le Président lui rétorque que dans les villages, le foin ne se vend pas dans la rue comme dans les villes, chacun ayant son foin chez soi.
La partie civile d’ajouter que le prévenu étant un cultivateur, il dispose de cet aliment de bétail chez lui et qu’il n’a pas besoin d’en acheter. C’est quand même bizarre et louche que ce soit exactement 13 sacs de foin que la partie civile a retrouvés chez Aliou. Le chef de village de Diokhar Ngor Diom, dans sa déposition comme témoin dans cette affaire, a déclaré n’avoir jamais vu dans son village un charretier vendre du foin. Le tribunal a demandé au prévenu de reconnaître les faits pour ne pas à le regretter car «la peine à prononcer dépend très souvent du comportement du prévenu dont la franchise aide à la manifestation de la vérité et lui permet de bénéficier d’une clémence». Le prévenu persiste dans ses dénégations. Il a été condamné à une peine de six mois de prison ferme.
Aboubakry KANE