Le président du Parti de la construction et de la solidarité (PCS/Jengu Tabakh) était l’invité du jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3, Iradio. Boubacar Kamara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est prononcé pour la première fois depuis l’élection présidentielle. À la question de savoir pourquoi ce silence ? Il rétorque : « non, mais il fallait quand même se reposer. C’était une élection bizarre. C’était particulièrement épuisant pour nous avec des tentatives de sabotage du président sortant sur la participation inclusive, sur la tenue même de l’élection. Vous avez été témoin des combats que nous avons menés pour que cette élection se tienne dans de bonnes conditions. Évidemment, c’était très, très difficile. Et nous en profitons pour remercier tous ceux qui nous ont permis de participer en nous parrainant et également en votant pour nous et qui nous ont permis d’avoir des résultats pour une première participation que nous considérons comme bon dans le contexte d’une lutte farouche entre la rupture et la continuité ».
Donc, vous êtes de ceux qui pensent que c’était un référendum et pas une élection tout en premier ?
« Oui, c’était tout à la fois. C’était un ras-le-bol des populations qui ont vécu des conditions extrêmement difficiles. Beaucoup de blessés. Il y a eu des persécutions de toutes sortes. Et ensuite, on a vu quand même la férocité du régime pour garder une quarantaine de candidats éliminés comme ça sous la base d’un système unique de parrainage, etc. C’était vraiment un sabotage. Donc, si on considère globalement le résultat, c’est qu’il y a la victoire de la rupture sur la continuité. De notre part, nous n’avons jamais eu une position de député, ni de maire, ni de ministre. C’est une première participation. Nous avons pu y aller avec notre propre parti », a-t-il déclaré.
Et d’enchaîner : « c’était quand même un bloc. C’est la rupture qui a gagné. Je considère que c’est une victoire de l’opposition. Je fais partie de l’opposition. Je me bats depuis six ans pour le départ de Macky Sall. C’est fait. Je suis content. Ah oui, on est au pouvoir. On s’oppose à qui ? À quoi ? À nos pas. Ce n’est pas le moment de s’opposer. Ce n’est même pas un problème de moment. Nous sommes battus pour une rupture systémique. Et c’est cette rupture systémique qui a été plébiscitée. La question est de savoir comment faire pour que cette rupture se traduise par une réussite bénéfique aux populations ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)