Député à l’Assemblée nationale et militant panafricain anti-impérialiste, Guy Marius Sagna a décrit l’état actuel de l’impérialisme au Sénégal. « Je dirais tout simplement que le 24 mars 2024 dernier, le peuple sénégalais a gagné une bataille importante contre l’impérialisme, contre le néocolonialisme ici au Sénégal. Et donc, au palais présidentiel du Sénégal, il y avait le représentant de l’impérialisme, il y avait le représentant du néocolonialisme, particulièrement de l’impérialisme français, à savoir le président Macky Sall. Le peuple sénégalais a réussi le coup de maître de dire, nous ne voulons plus d’un gouverneur sénégalais au niveau du palais présidentiel. Nous voulons un véritable président de la République et non tout simplement quelqu’un qui dirige le conseil d’administration des intérêts de l’Union européenne, etc. », a-t-il dit lors de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio.
À, en croire Guy Marius Sagna : « maintenant, nous avons changé les membres du gouvernement qui ne sont plus au service de l’impérialisme, mais au service du peuple sénégalais. Nous avons commencé à changer les personnes qui sont à la tête des directions. Mais le néocolonialisme est encore là. Parce que le néocolonialisme ne tient pas seulement grâce au président de la République, grâce au ministre, grâce au directeur à la tête en fait de certaines directions générales. Mais le néocolonialisme, c’est aussi d’autres personnes dans l’appareil d’État, en dehors de l’appareil d’État, qui représentent cet impérialisme-là, qui sont les visages du néocolonialisme ». À la question de savoir quelles sont les réformes politiques et économiques à faire pour mettre un terme au néocolonialisme à cet impérialisme ? Il a soutenu sans ambages : « je crois qu’il y a plusieurs mesures à prendre. Pas seulement sur le plan économique. Je pense que le gouvernement est sur la bonne voie. Les actes qu’il a commencé à poser nous rassurent qu’on va dans ce sens-là. Parmi ces réformes, oui, il y a celle de la monnaie. Il y a aussi celle de nos rapports avec le FMI et la Banque mondiale. Nous devrions transformer nos relations avec ces institutions de compte en bourse. Sur le plan économique, nous devrons aussi poser des actes allant dans la direction de mettre en avant les acteurs économiques de ce pays-là et non les acteurs économiques de l’Europe, des États-Unis ou de la Chine, etc. Les marchés, nous devons les donner en majorité et prioritairement aux Sénégalais. Nous devrons aussi renégocier beaucoup d’accords, dont des accords de pêche, les accords miniers, les accords sur le pétrole, le gaz, les zircons, etc… ».
Cheikh Moussa SARR et Abdoulaye SYLLA (Photo)