Le thé est la boisson la plus consommée au monde après l’eau. Au Sénégal, cette petite tasse remplie de thé vert surplombé de mousse blanche est si prisée qu’il est difficile d’imaginer qu’il fut un temps où cette boisson n’était pas consommée dans ce pays. Bès Bi nous raconte comment il a franchi les frontières sénégalaises.
En 1954, la guerre de Crimée gène les exportations britanniques et les oblige à trouver de nouveaux marchés. C’est à ce moment-là qu’ils se souviennent du Maroc qui avait apprécié leur cadeau diplomatique et qui a l’avantage de disposer de ports pouvant facilement accommoder les navires marchands. Le thé était tellement rare au Royaume chérifien qu’il était un luxe seulement accessible à la haute société. Avec le nouvel afflux massif de thé, l’accès au produit se démocratise au point d’atteindre la Mauritanie voisine. Au même moment, ce pays accueille un important nombre de Sénégalais venus y apprendre le Coran et qui ramenait du thé au pays. C’est ainsi que le thé est arrivé au Sénégal. D’ailleurs, le mot «attaya» vient de «tay» utilisé au Maghreb pour désigner ce produit. D’après l’Ocde, en 2022, le Sénégal a importé du thé pour un montant de plus de 25 milliards de FCFA principalement de la Chine. Le Sénégal occupe la 34ème place du classement mondial des pays qui importent le plus ce produit. En Afrique, le Kenya est le seul grand producteur de thé. Le monopole de la production est largement dominé par les pays de l’Asie de l’Est (Chine, Inde, Sri Lanka, etc.).
Marly DIALLO