Sous le soleil ardent de cette période précède l’arrivée de l’hivernage, se dressent les marchandises par terre au rond-point Petersen. La sueur sur les fronts et les vêtements mouillés n’entament en rien le déterminisme des ambulants malgré les séries de déguerpissements menées depuis quelque temps par le préfet de Dakar. Comme à l’accoutumée, ils se concentrent sur l’installation des produits et à la quête de clients tout en gardant à l’esprit une possible arrivée des gendarmes d’un moment à l’autre.
Récemment réaménagé pour les besoins du BRT, le lieu montre un autre visage même si le changement tant prononcé par les nouvelles autorités semble tomber dans l’oreille d’un sourd. Sommés de quitter le lieu, les marchands ambulants disent niet et se livre au quotidien à des situations inconfortables.
Vendeur de foulard pour femme Assane Gning, étudiant en licence en ressources humaines sollicite la compréhension des autorités. Il dit en ce sens : “nous comprenons qu’ils souhaitent changer le pays, mais je pense qu’ils doivent nous comprendre parce que nous vivons des moments très difficiles au quotidien. On se réveille à 5 heures du matin pour venir ici et essayer de subvenir à nos besoins, mais c’est tout un problème avec les déguerpissements à n’en plus finir. Nous avons des obligations au quotidien, donc qu’elles nous trouvent d’abord un endroit adéquat pour notre travail avant d’exiger de quitter ce lieu”.
Face à cette situation, les commerçants disent n’ayant aucun recours si ce n’est essayer d’échapper aux forces de défense et de sécurité tout au long de la journée.
Vendeur de produits de beauté pour femmes, Ibrahima explique qu’il ne compte pas quitter le lieu même s’il encourt le risque d’être arrêté par les forces de l’ordre. « Je n’ai pas le choix, il faut que je travaille et je n’ai que cet endroit pour faire écouler ma marchandise. Certes, c’est difficile d’être toujours en confrontation avec les gendarmes mais il faut que je trouve un moyen de vendre mes produits. »
Le déguerpissement des marchés à Dakar n’est pas méconnu pour les ambulants. Seulement disent-ils, c’est l’application de la tolérance zéro par les nouvelles autorités qui est constaté contrairement au régime sortant. C’est ainsi que Ousseynou Noreyni, très frustré par cette pratique déclare : “nous sommes très surpris par le nouveau gouvernement. Ils ne se limitent pas à la confiscation de nos marchandises ; ils sont allés jusqu’à nous amener en prison à des durées allant de 2 à 3 jours pour être déférés par la suite, c’est abusé. Nous sommes d’accord qu’ils veuillent remédier aux désordres dans les marchés, mais avec la manière. Ils ne peuvent pas nous obliger à quitter le marché sans pour autant nous trouver un endroit où les clients ont l’habitude d’y aller afin que nous puissions faire écouler nos marchandises. »
Conscients qu’ils doivent quitter les lieux réservés à la circulation des personnes, les marchands ambulants demandent tout de même la considération de leur secteur d’activité et sollicitent de surcroît un endroit confortable où ils pourront exercer leur activité en toute quiétude.
Arame Fall NDAO