Le rapport de la Banque mondiale sur la situation économique du Sénégal rendu public ce mercredi fait état d’une croissance du PIB réel estimée à 4,3 % – 1,5% par habitant en 2023 soit supérieur au taux de croissance de 3,8 % enregistré en 2022 et au-dessus des projections initiales de 4,1 %. Le tout pour dire que «l’économie sénégalaise s’est montrée résiliente en 2023 dans un contexte de tensions politiques conjuguées à une inflation persistante quoiqu’en baisse. »
Selon l’économiste principal de la Banque mondiale, Wilfried A. Kouame «les réformes fiscales et l’amélioration de l’impôt sur le revenu des personnes physiques peuvent accroître les recettes internes à travers un élargissement de la base fiscale et un renforcement de l’application du cadre légal, ce sans augmenter la pauvreté ou les inégalités ». En effet, l’ambition de consolider les finances publiques envisagée dans la loi de finances 2023 s’est matérialisée, lit-on, même si le déficit global a été un peu plus élevé que prévu. Le déficit du compte courant s’est considérablement amélioré, permettant ainsi d’augmenter les réserves internationales.
Le rapport souligne de surcroît que les perspectives restent globalement positives, avec l’engagement des autorités pour des réformes structurelles majeures et l’amélioration de la transparence, mais elles dépendent d’un solide engagement en faveur de la stabilité macroéconomique. Les incertitudes nationales, régionales et mondiales sont cependant élevées, faisant pencher les risques vers la baisse, a dit le rapport.
Le Sénégal a relativement bien résisté aux multiples crises, l’incidence de la pauvreté et équité dans un contexte de crises multiples reste relativement stagnante de 37,8 % en 2018/2019 contre 37,5 % en 2021/2022 malgré la pandémie. « Les Sénégalais pauvres restent concentrés dans les zones rurales et plus fortement dans le bassin arachidier », a souligné la Banque Mondiale. La baisse observée de la consommation par habitant a été surtout ressentie par les ménages plus aisés.
En outre, le taux de croissance moyen des plus pauvres a été moins négatif que celui des plus aisés, ce qui a entraîné une diminution des inégalités aux niveaux aussi bien national qu’urbain et rural.
Pour augmenter les recettes fiscales de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), la Banque mondiale préconisel’amélioration de la mobilisation des recettes domestiques est essentielle pour que le Sénégal puisse réaliser ses ambitions en matière de développement; La croissance et le dynamisme des recettes fiscales du Sénégal se sont régulièrement améliorés au cours de la dernière décennie, surpassant ses pairs, mais les recettes restent en deçà de leur potentiel.
Les économistes soutiennent aussi que l’impôt sur le revenu des personnes physiques produit peu de recettes, et sa contribution aux recettes fiscales totales a stagné au cours de la dernière décennie en raison de l’étroitesse de l’assiette fiscale et de l’absence d’élan réformateur. Ainsi, l’accélération des réformes de l’administration fiscale et des politiques visant l’IRPP peut contribuer à stimuler les efforts de mobilisation des recettes intérieures.
Arame Fall NDAO