Le Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio a accueilli Madièye Mbodj, vice-président de Pastef, professeur de lettres principal à la retraite. À la question de savoir pourquoi le Pastef a arrêté la création de ses comités ou cellules un peu partout à travers le pays ? Il a rétorqué : « vous savez la réalité des pays comme les nôtres avec non seulement la mauvaise gouvernance qui est devenue endémique depuis 1960 jusqu’à maintenant, il y a des pratiques auxquelles les Sénégalais sont habitués. Ils pensent que ça va être toujours se passer comme ça. Un parti au pouvoir, il devient immédiatement attractif. Même ceux qui étaient hostiles de façon frontale trouvent les moyens de rejoindre ce parti, ce qu’on appelait malheureusement la transhumance qui est très connue sur le champ politique sénégalais. Donc nous, nous avons dit, nous ne pouvons pas reproduire ces façons de faire. Il faut avoir une vision, y croire et se battre pour des principes, pour un projet de transformation sociale. Si on y croit, on s’y engage jusqu’au bout », explique-t-il d’emblée.
Avant d’enchaîner : « donc, nous avons voulu travailler avec ces gens qui, effectivement, sont engagés pleinement dans ce projet de transformation sociale au bénéfice de l’Afrique et du Sénégal. Nous avons dit, dans cette période où nous venons d’arriver au pouvoir, il faut faire attention. Et nous avons voulu avoir un principe de précaution pour dire, au lieu de continuer à vendre des cartes comme ça, au lieu de nous lancer dans des procédures de renouvellement qui peuvent créer des problèmes, qui peuvent créer le chaos, essayons de réfléchir pour vraiment donner des directives claires, non seulement sur les procédures de vente des cartes, les procédures de renouvellement, sur la finalisation de la rédaction de notre règlement intérieur, qui n’est pas encore jusqu’à présent terminée, et sur la préparation de notre congrès. Vous savez, le premier congrès de PASTEF, parce que PASTEF c’est depuis 2014 qu’il a été mis en place, il n’a pas encore été tenu. Donc nous pensons qu’il faut effectivement travailler à finaliser les documents, les textes de base et à mettre en place des structures viables, démocratiquement, pour qu’ils puissent, de la base au sommet, arriver à la tenue d’une instance qui s’appelle congrès, qui est l’instance suprême du parti et qui va démocratiquement mettre en place les instances définitives du parti ».
À l’en croire, « c’est cela le challenge aujourd’hui et nous avons voulu effectivement mettre de l’ordre dans ce processus de réorganisation du parti et dans ce processus de préparation du congrès pour en faire un grand congrès, pas seulement pour le Sénégal, pas seulement pour l’Afrique, mais nous voulons aussi en faire un modèle de fonctionnement démocratique qui puisse être, en tout cas, apprécié partout dans le monde ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)