Actes de naissance fictifs, un numéro de registre attribué à deux personnes, fraudes, agents municipaux et officiers d’état civil véreux… Un spot publicitaire qui passe actuellement sur les chaines de télévision peint un visage très hideux de l’état civil sénégalais. Un prétexte pour Bés bi de faire une nouvelle incursion dans ce milieu et d’enquêter sur les problèmes qui minent ce secteur qui est dans un processus de digitalisation. Ce, après un dossier l’année dernière sur le sujet.
Depuis quelques jours, un spot publicitaire passe sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux. Il sensibilise sur la déclaration de naissance, mais surtout sur l’usurpation d’identité, avec des actes d’état civil qui se monnayent, et dont les auteurs sont des agents municipaux ou officiers d’état civil véreux. L’acteur Sanekh de la troupe «Soleil Levant» qui porte cette fois-ci, le manteau de sensibilisateur, soulève un lièvre et appelle les parents à déclarer leurs enfants et à garder précieusement, le volet 1. En effet, selon l’article 38 du Code de la famille, les registres comportent des feuillets reliés composés chacun de «trois volets» : le volet 1 qui est remis au déclarant, le deuxième conservé à l’état civil et le troisième déposé au Tribunal. Il exhorte aussi les parents à chercher à leurs enfants un certificat de nationalité et à leur trouver une carte d’identité nationale à partir de deux ans, pour sécuriser le numéro de registre. Selon lui, il y a «une vrai mafia» qui se cache derrière la délivrance des actes d’état civil. Il ne manque pas par ailleurs de sermonner les officiers d’état civil en les invitant à bannir toutes les pratiques qui ne sont pas conformes aux normes établies et à promouvoir les bonnes. Selon lui, ces derniers ne mesurent pas la gravité de leurs actes en écrasant la citoyenneté de nos compatriotes et en vendant leurs numéros d’état civil à d’autres personnes qui sont de nationalités étrangères et qui veulent acquérir la nationalité sénégalaise. Une occasion pour Sanekh d’appeler les autorités à mettre fin à cette mafia qui ne dit pas son nom, parce que, justement, rappelle-t-il, sans acte de naissance, nul ne peut s’inscrire à l’école, avoir une pièce d’identité, jouir de ses droits civiques ou même faire des transactions.
Ndèye Anna NDIAYE