L’Unité régionale de coordination (URC) du Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel-Phase II (PRAPS-2) a démarré ce mardi 02 juillet à Dakar (Sénégal), la cinquième édition des Entretiens Techniques du PRAPS (ETP). Organisé sous le thème : « Réhabilitation des parcours pastoraux au Sahel : quels enseignements pour améliorer l’efficacité et les impacts au profit des pasteurs ? », cet atelier se poursuit jusqu’au 04 juillet.
Planificateurs, gestionnaires de projets et de programmes, chercheurs travaillant sur la réhabilitation des parcours au Sahel et dans des régions d’Afrique à écologie similaire, des partenaires techniques et financiers, ainsi que des représentants d’agences de développement et d’institutions régionales et internationales spécialisées prennent part à la rencontre.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier a été présidée par le ministre sénégalais de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Dr Mabouba Diagne. Félicitant les organisateurs pour la tenue de cette rencontre sur le pastoralisme, il a rappelé la place de choix du secteur de l’élevage dans la politique de souveraineté alimentaire du nouveau gouvernement. « J’ai décidé de venir vous rencontrer pour vous souhaiter aux noms de son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye FAYE, de Monsieur le Premier ministre et de l’ensemble du Gouvernement la bienvenue à Dakar, mais aussi pour marquer le grand intérêt que le nouveau régime porte au Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel mis en œuvre dans les six pays du Sahel, avec une coordination régionale confiée au CILSS », a assuré le Ministre. Concernant la thématique abordée, le ministre, Dr Mabouba Diagne a estimé que « la restauration des parcours doit être considérée comme une intervention prioritaire dans les pays du PRAPS pour améliorer les disponibilités en ressources alimentaires du bétail, en vue d’accroître la productivité du système d’élevage pastoral et par conséquent la disponibilité d’animaux et produits dérivés pour l’approvisionnement de leurs marchés et de ceux des pays côtiers ».
Abondant dans le même sens, le Coordonnateur du Programme Régional d’Appui-Gestion des Ressources Naturelles/Changement Climatique (PRA-GRN/CC), Dr Maguette Kairé a mis l’accent sur les facteurs de la dégradation des parcours. « La démographie humaine et animale galopante de la sous-région avec comme corollaire l’occupation des espaces dédiés au pâturage, source de conflits sous-jacents entre agriculteurs et éleveurs sont à l’origine de la dégradation des parcours », dit-il. Selon lui, « ce phénomène gagne du terrain et affecte les performances de l’élevage pastoral à l’échelle planétaire et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest et au Sahel en raison de sa dépendance aux parcours naturels ».
De son côté, Chargé du PRAPS-2 à la Banque mondiale, le Dr Erick Hermann ABIASSI, a réitéré l’engagement de son institution à soutenir l’essor du pastoralisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel en vue du renforcement de la résilience des communautés pastorales et agropastorales. Pour le chargé de projet, les ETP représentent un creuset permettant de dresser le point du chemin parcouru en matière de réhabilitation des parcours, d’identifier les défis et de mieux envisager l’avenir dans la promotion d’approches innovantes et inclusives de gestion des paysages.
Au cours des échanges, les participants ont partagé des expériences enrichissantes et mis en évidence plusieurs innovations en matière de réhabilitation de parcours. Des innovations qui pourront être portées à l’échelle dans les six (6) pays du PRAPS à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad. Les différentes présentations ont mis l’accent sur les approches combinant la sécurisation du foncier pastoral et le renforcement des dynamiques de régénération de la végétation des pâturages, tout en impliquant activement les pasteurs dans les interventions.
Pour rappel, le PRAPS-2 prévoit d’augmenter la superficie de terres gérées durablement, passant de 6 598 000 hectares en 2021 (phase 1) à 13 738 000 hectares d’ici 2027 à la fin de la phase 2.
Emediasn