Mme Zahra Iyane Thiam, ancien ministre de la Microfinance, de l’Économie sociale et solidaire et ancienne directrice générale de l’Asepex était l’invitée du Jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3 Iradio, elle est revenue longuement sur les 100 premiers jours du nouveau régime à la tête du pays. « Rien ne m’a frappé », a-t-elle d’emblée dit. Avant de poursuivre : « mais je ne suis pas également étonnée ou ébahie parce que tout simplement le Sénégal a la chance d’être un pays démocratique où des alternances se succèdent de Senghor à Abdou Diouf en passant par Maître Wade, par le Président Macky Sall et aujourd’hui le Président Diomaye ce sont des alternances qui se sont succédées et le propre
de ces alternances là c’est que chaque système, chaque alternance vient avec une vision et donc pour le cas du Président Diomaye Faye, il est venu avec une vision « son projet » qu’il a présenté au Sénégal et durant la campagne électorale, il a eu à décliner des axes. On prend 5 axes : c’est l’appel à candidature, c’est la réduction des denrées de première nécessité donc du coût de la vie, c’est l’emploi des jeunes, etc. Donc sur ces 5 axes là une fois qu’il arrive au pouvoir il n’y a pas à être étonné. Il y a juste à constater entre les ambitions et les réalisations maintenant vous parlez de 100 jours pour moi ce n’est pas un chiffre fétiche, c’est pas un nombre fétiche, c’est juste une période assez raisonnable au cours de laquelle on peut commencer à avoir les prémices de ce que sera la gouvernance parce que quand même 100 jours, c’est comme faire une fondation de votre domicile. Et si on regarde les faits, qu’on les analyse, on peut se dire que le président de la République est rattrapé par la réalité du pouvoir ».
Et d’ajouter : « quand on est en dehors du pouvoir, l’on peut avoir toutes les ambitions. Même pour aller sur la planète Mars, il n’y a pas de problème. C’est une ambition, c’est très bien. Mais une fois qu’on est dans la réalité de la chose, on voit les possibilités. Et c’est pourquoi moi, je ne dirais pas que durant ces 100 jours, il n’a rien fait. Je ne dirais pas qu’il déçoit, parce que j’ai été aux affaires. Et en étant aux affaires, je me dois d’être la plus objective possible. C’est la loyauté envers le peuple. Et je dis qu’ils sont confrontés à la réalité du pouvoir, aux difficultés de l’arbitrage. Et ils se rendent compte que les choses ne sont en réalité pas aussi faciles qu’on le pense. Quand vous venez, vous dites, je fais l’appel à candidature pour les postes, je pense que là, ils ont complètement renoncé à cela. Et qu’ils doivent avoir également l’humilité, pas l’honnêteté, mais qu’ils doivent avoir l’humilité de dire aux populations que nous avions pris cet engagement-là, mais l’on se rend compte que c’est quasiment impossible. En tout cas, pour le moment. Ils avaient parlé de réduction du coût de la vie en faisant fi de certains facteurs exogènes qu’on a tout le temps indiqué. Mais à la lumière des choses, on se rend compte que même si par ailleurs, on peut jouer sur les prix, ça ne donne pas l’effet escompté ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)