Le professeur Babacar Guèye vote pour un référendum si les nouvelles autorités veulent diminuer les pouvoirs du président de la République pour plus de légitimité. L’Invité de MNF sur 7Tv, mercredi, celui qui était le Facilitateur des Assises de la justice a par ailleurs indiqué que la loi d’amnistie de mars dernier viole la Constitution, précisant que la future Cour constitutionnelle pourrait bien l’invalider.
Le président de la République a indiqué lors du dernier Conseil des ministres qu’il soumettra ces réformes institutionnelles et codes à une révision constitutionnelle. Sans précision sur la voie qu’il compte emprunter. L’Assemblée nationale étant, pour le moment, contrôlée par Benno bokk yaakaar, l’idée d’un référendum est agitée. Pr Babacar Gueye, Facilitateur des Assises de la Justice, qui était «L’invité de MNF» mercredi, se veut prudent. Même si certains lui prêtent déjà une «oreille attentive» du chef de l’Etat, le constitutionnaliste précise ignorer si le Président Bassirou Diomaye Faye va opter pour la voie parlementaire ou référendaire. Cependant, il considère qu’il y a des réformes institutionnelles tellement importantes qui méritent une consultation du peuple pour leur donner un caractère «plus légitime». «Si c’est pour réduire les pouvoirs du chef de l’Etat, pour rééquilibrer les pouvoirs, je suis parfaitement d’accord pour un référendum. C’est d’ailleurs ce rééquilibrage qui se passe actuellement dans le monde. On doit dépasser ce qui existait jusque-là», a-t-il dit. En effet, il estime que le régime actuellement en cours au Sénégal est de type «présidentialiste». «C’est un régime où les pouvoirs sont déséquilibrés. Le président a des pouvoirs hypertrophiés. Il faut diminuer ces pouvoirs et par conséquent, si je vois un président de la République qui me dit qu’il veut diminuer ses pouvoirs, je ne peux que marquer mon accord. Et par la même occasion, on doit renforcer ceux de l’Assemblée nationale. Cela ne fera que rendre nos institutions plus fortes. L’assemblée nationale et la justice seront très fortes. Mais aussi renforcer l’indépendance de la justice. Et là, on aura un équilibre global et les institutions vont fonctionner normalement», a-t-il ajouté.
Le président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) estime que le Sénégal doit dépasser ce statut de «démocratie électorale» pour devenir une «démocratie citoyenne» avec des citoyens qui doivent participer à la reddition des comptes. «Cet exercice ne doit pas seulement être fait par l’Assemblée nationale mais par les citoyens qui doivent contrôler l’exercice du pouvoir», a-t-il suggéré.
Malick SY