Plusieurs acteurs comme les opérateurs semenciers interviennent dans la chaîne de valeur semence, lors des campagnes agricoles. Le marchandage semencier débute dès la période des notifications de l’Etat pour commander les semences. Il arrive que certains opérateurs ne disposent pas suffisamment de semences certifiés. «Beaucoup d’opérateurs vont importer du niébé, de l’arachide, ensuite venir ‘’dealer’’ des vignettes, mettre dans des sacs de conditionnement et les donner aux producteurs en disant que ce sont des semences certifiées. Il se font des millions au détriment du pauvre paysan qui n’aura pas un bon rendement à la fin de l’hivernage», déplore Pape Adama Diouf. Certains font recours à la banque en vue d’obtenir un prêt pour passer la campagne. De l’avis d’un paysan, seul le courage politique pourrait régler la problématique de la distribution des semences au Sénégal, car les services de contrôle ne disposent pas suffisamment de moyens pour contrôler les semences à certifier. «Il y a beaucoup d’opérateurs, de soi-disant producteurs qui en font une rente malsaine malheureusement», dénonce- t-il. À cela s’ajoute la mauvaise qualité des semences dont les paysans se plaignent à chaque campagne. Certains ont indexé la qualité des semences importées qui ne sont pas forcément homologuées dans leur pays d’origine. L’Union interprofessionnelle des semences (Unis), lors d’un séminaire, au mois d’avril, à Saly, avait pointé du doigt cette problématique de la qualité de semence qui doit être réglée au préalable.
F. B. CAMARA