La direction générale des Chemins de fer du Sénégal donne sa version sur la coupure de la voie à hauteur de Kaffrine. Une batterie de précisions à la Une de Bés bi du mardi 23 juillet. La société nationale a donné également les premiers éléments de l’enquête.
«Un incident majeur, le premier événement du genre»
La coupure de la voie ferrée à Kaffrine révélée par Bés Bi appelle de la part de la direction générale des Chemins de fer du Sénégal (Cfs) les précisions suivantes. Dans un communiqué, elle explique : «À la suite des pluies diluviennes enregistrées successivement les nuits du 16 au 17 juillet et du 17 au 18 juillet, la Société nationale Les Chemins de fer du Sénégal a relevé une cou- pure de 20m à hauteur de Kaffrine (PK 257+000) sur la voie ferrée Dakar-Tambacounda. Cet incident majeur a été enregistré sur un de nos ouvrages constitué d’une batterie de quatre (4) buses métalliques de diamètre 0,80 m posées en 2016, et qui participent à la transparence hydraulique de nos installations. C’est le premier événement du genre et le premier hivernage depuis la réouverture de la ligne après sa réhabilitation, qui a consisté à réparer les installations non fonctionnelles et non à un renouvellement total de la ligne, encore moins à la pose d’une ligne nouvelle».
«Ouvrage bouché» et «sous-dimensionné»
Pour avoir le cœur net sur cette affaire, la direction générale des Cfs a ouvert une enquête. Les premiers éléments recueillis dès le lendemain de l’incident renseignent d’abord que l’ouvrage est «bouché». «Une des causes est liée à la formation d’embâcles (accumulation de déchets végétaux) suite à la première pluie de la nuit du 16 au 17 juillet et qui a été constatée lors de la tournée intempérie du 17 juillet 2024 (jour férié). La succession d’un second évènement pluvieux très rapproché, devant l’ouvrage bouché a amené une forte poussée des eaux sur ce dernier qui a cédé», lit-on. En outre, il a été constaté que l’ouvra- ge est «sous-dimensionné». Le document précise : «L’inadéquation du débit d’eau pouvant arriver face à la capacité de cet ouvrage existant est à souligner également. La zone est en effet connue pour des coupures dont la dernière remonte à 2016. Devant ce constat, une évaluation de sa capacité par rapport au débit des eaux de ruissellement a été réalisée lors du projet de réhabilitation de la ligne. Mais en l’absence de désordre sur ce point, lors des travaux de 2023, le remplacement de cet ouvrage n’était donc pas inclus au budget. Un arbitrage a ainsi été réalisé en faveur d’une conservation avec des recommandations liées à la surveillance et un entretien régulier».
Déficit budgétaire
Le déficit budgétaire fait partie des éléments explicatifs de cet incident. Bés bi avait rapporté des confidences de sources proches des Cfs que 36 milliards de FCFA avaient été injectés sur ce tronçon. La direction générale des Cfs écrit : «Pour cette réhabilitation, la ligne a bénéficié d’un investissement de 17,8 Mds H.T. pour des travaux de génie civil, de voie et de bâtiments. A cela s’ajoute un avenant de 5,3 Mds H.T., correspondant à des tra- vaux supplémentaires, hors commande initiale : pour l’embranchement de Diourbel vers Touba et 3 bâtiments voyageurs supplémentaires ; le terminal à conteneur de Tambacounda ; le renouvellement des voies de la gare de Bel air au Terminal de DP World et des variations de quantité du marché initial».
«Les dégâts circonscrits sur une vingtaine de mètres, rétablissement dans les meilleurs délais»
Cette affaire de coupure de la voie ferrée a impacté négativement le chantier de réhabilitation. «Nonobstant l’absence d’exploitation commerciale sur la ligne à date, cette coupure affecte l’organisation de la maintenance quotidienne et notamment la circulation de trains de service et engins ferroviaires. Les dégâts relevés sur la voie sont circonscrits sur une vingtaine de mètres, dont le rétablissement est à l’étude pour un début des travaux imminent. Au-delà des conséquences techniques, la Société nationale Les Chemins de fer du Sénégal relève, depuis cet incident, quelques papiers et publications sur les réseaux sociaux faisant état d’informations non vérifiées. La Direction générale de Cfs et ses équipes techniques sont à pied d’œuvre pour rétablir la continuité de la voie dans les meilleurs délais», assure le communiqué.
Malick SY