Le Conseil des Éditeurs et Diffuseurs de Presse du Sénégal (Cdeps) fustige « la campagne de discrédit de la presse nationale engagée par le ministre de la Communication ». Sa sortie, deux jours après l’appel du président de la République pour un « dialogue rénové avec la presse » n’a pas laissé indifférents les patrons de presse.
Réuni ce mercredi lors d’un point, le patronat des entreprises de presse dit avoir « enregistré avec effarement les déclarations du ministre en charge de la Communication, à propos de la situation fiscale des entreprises de presse et la gestion du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse(FADP)» et dénonce la fausseté des annonces faites à l’occasion de ces interventions publiques.
Pour le coordonnateur du Cdeps Mamadou Ibra Kane, directeur général de Africom, « il s’agit d’une opération de manipulation et de diabolisation à des fins politiques pour saper la crédibilité de la presse et/ou pour organiser la disparition d’entreprises pour en créer d’autres totalement acquises à des causes partisanes. »
En effet, le montant des dettes fiscales dues par les entreprises de presse sont fausses en à croire les patrons de presse.
Mamadou Ibra Kane de poursuivre que le chiffre décliner est « un fourre-tout de 40 milliards qui agrège Droits simples, Taxation d’office et Pénalité. »
Le Cdeps dénonce de surcroît l’utilisation de « cette méthode infamante » qui vise à braquer l’opinion publique contre les entreprises de presse et trouve scandaleuse que de tous les secteurs économiques du pays, les entreprises de presse sont les seules dont les autorités publient « illégalement les données en violation totale du secret de leur situation fiscale ».
« Ils veulent nous présenter comme des bandits qui sont hors-la-loi ; ce que nous ne sommes pas », renchérit Maïmouna Ndour Faye.
Parlant de la situation sociale des entreprises évoquées par le ministre Aliou Sall, le Cdeps dit qu’il reste conscient qu’il y a des efforts à faire, mais trouve, en revanche, inconcevable qu’un « ministre de tutelle ne fonde pas son argumentaire sur des statistiques de services étatiques et ne prend en compte qu’un échantillon de 217 journalistes, alors qu’actuellement il y a 2118 personnes qui détiennent la carte nationale de presse sur 2700 demandes. »
« L’État ne disposerait-il pas de services qualifiés pour mener des enquêtes fiables sur la situation sociale des entreprises de presse en termes de contrats enregistrés, de salaires et de cotisations sociales ? », se questionne-t-il.
Sur le fonds d’appui et de développement de la presse, il soutient que les montants annoncés par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique « sont sciemment incomplets et ne fournit pas la liste de tous les bénéficiaires dont les entreprises de la presse ont toujours revendiqué sa publication ». Le CDEPS s’étonne en ce sens de la politique de «clarification sélective» dudit ministre et demande que les services d’Inspection de l’État fassent la lumière sur les montants effectivement alloués aux entreprises de presse et sur les 800 millions de francs de l’aide à la presse détournés, parce que n’étant pas allés aux entreprises de presse.
le CDEPS condamne, enfin, toute insinuation tendant à impliquer les représentants de la presse au Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP). Et le CDEPS de rappeler que les quatre (04) représentants désignés (CDEPS, APPEL, SYNPICS, URAC) n’ont qu’un statut d’observateur, tel que stipulé à l’article 5 du Décret n°2021-178 fixant les modalités d’organisation fonctionnement du Fonds, qui dispose en ses alinéas 3, 4 et 5 : «Les représentants des organisations et l’Administrateur participent aux réunions du Conseil de gestion avec voix consultative».
«Ils ne prennent pas part aux délibérations». «L’Administrateur du FADP assure le secrétariat des réunions du Conseil. Le Conseil de gestion peut s’adjoindre toute personne ressource».
« Donc ils sont consultés, donnent leurs avis, mais ne sont pas associés aux validations et décisions finales », a-t-il expliqué.
Arame Fall NDAO