Pour la première fois depuis son arrestation, Mor Gueye, présenté comme l’initiateur du groupe WhatsApp dénommé «Forces spéciales», livre sa version des faits. Selon ses déclarations, ce groupe, créé sans arrière-pensée, aurait tout aussi bien pu s’appeler «Les Amazones» ou «Les Danseuses». «Le groupe n’était même pas actif», affirme-t-il, minimisant son importance, dans un entretien accordé au journal Source A.
Une arrestation brutale et une garde à vue prolongée
Mor Gueye raconte avoir été arrêté le 22 juin 2022, alors qu’il se trouvait dans l’atelier de couture de son frère, Yaya Cissé, à Rufisque, où il buvait du thé. Après son interpellation, il a été conduit au commissariat de Rufisque avant d’être transféré à la Sûreté urbaine de Dakar, où il a été placé en garde à vue pendant 15 jours.
«Une garde à vue marquée par des tortures et des tentatives de corruption pour que nous changions nos déclarations», dénonce-t-il.
Un dossier monté de toutes pièces
Mor Gueye réfute toute implication dans les faits qui lui sont reprochés. «C’est un dossier fabriqué. Je ne connaissais pas les autres supposés membres du groupe avant notre détention. Nous avons été arrêtés dans des endroits différents, certains même à l’intérieur du pays. Mon seul tort est d’appartenir au Parti Pastef», affirme-t-il.
Il explique avoir rencontré Pape Mamadou Seck, un autre accusé, pour la première fois en prison. «Nous n’avions même pas brûlé un pneu», insiste-t-il, soulignant l’injustice de leur sort.
Le surnom « Commandant » détourné
Mor Gueye revient également sur son surnom de « Commandant », qui, selon lui, n’a rien à voir avec des activités subversives. «C’était un surnom donné par des membres du parti à Rufisque, car j’étais toujours ponctuel et rigoureux dans l’organisation», explique-t-il.
Un impact dévastateur sur sa vie personnelle
Cette affaire a bouleversé sa vie. «Ma mère est traumatisée. J’ai perdu mon emploi, ma femme m’a quitté, et ma vie sociale est anéantie», confie-t-il avec amertume.
Mor Gueye conclut en dénonçant un acharnement politique et une manipulation médiatique autour de cette affaire. «Au début, nous pensions que la police se rendrait compte de son erreur. Mais plus les jours passaient, plus nous comprenions que notre sort était déjà scellé», lâche-t-il, résigné.