Le pool d’avocats de Farba Ngom, député cité dans un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) et dont l’immunité parlementaire pourrait être levée, s’est exprimé face à la presse. Me Doudou Ndoye, porte-parole des avocats, a dénoncé des manquements graves aux droits de leur client et pointé du doigt des dérives inquiétantes pour la démocratie et l’État de droit au Sénégal.
D’entrée de jeu, Me Ndoye a souligné la nécessité de protéger les droits fondamentaux, rappelant que l’instauration d’un climat de sécurité juridique est essentielle non seulement pour les citoyens, mais aussi pour les investisseurs étrangers. « Le jour où aucun avocat ne pourra défendre un citoyen, où un parlementaire pourra être traité sans respect de la loi, ce jour-là, nos enfants ne se sentiront plus protégés dans leur propre pays », a-t-il averti.
L’avocat a évoqué les répercussions possibles d’une telle situation sur la stabilité et l’attractivité du Sénégal L’insécurité juridique pousse à l’exil. Ce n’est pas seulement une question d’argent. C’est une question de sécurité, de bonheur et de dignité. Si les citoyens et les investisseurs n’ont pas confiance dans les institutions, ils partiront. »
Selon Me Doudou Ndoye, Farba Ngom n’a reçu aucune notification officielle des charges qui lui sont reprochées. « Notre client ignore de quoi il est accusé. Aucun document ne lui a été transmis. Ni lui ni nous, ses avocats, n’avons eu accès au rapport de la CENTIF, et il n’a jamais été convoqué pour s’expliquer. »
Il a également déploré l’emballement médiatique autour de cette affaire : « La presse parle beaucoup, mais sur quelles bases ? » Est-ce une presse d’information ou une presse d’opinion ? Aujourd’hui, on détruit des réputations sans preuves, sans respect du principe de la présomption d’innocence. »
Me Doudou Ndoye a appelé les acteurs judiciaires, politiques et médiatiques à respecter les règles du jeu démocratique. « Si nous voulons un pays où chacun, riche ou pauvre, puissant ou faible, est traité de manière équitable, il faut garantir la sécurité juridique. C’est notre devoir en tant qu’avocats. »
Pour conclure, il a invité les Sénégalais à réfléchir sur l’héritage qu’ils souhaitent transmettre aux générations futures : « Construisons un Sénégal où nos enfants seront fiers de vivre. Un pays où celui qui a raison est reconnu comme tel, et où celui qui a tort est condamné selon les règles de droit, sans lynchage médiatique ni atteinte arbitraire à la dignité. »
Farba Ngom et ses avocats restent dans l’attente d’une convocation ou d’un élément concret pour répondre aux accusations qui pèsent sur lui. Pour eux, cette affaire dépasse le cadre individuel et pose la question du respect des principes démocratiques et de l’État de droit au Sénégal.