Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a affirmé vendredi que le Sénégal allait honorer ses arriérés de cotisation auprès de l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte (APGMV). Il s’exprimait à Dakar lors d’une réunion des ministres de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Agence.
Dans son intervention, le chef du gouvernement a dressé un état des lieux préoccupant du fonctionnement de l’APGMV, pointant du doigt plusieurs dysfonctionnements, notamment les retards de cotisation des États membres, le non-respect des textes statutaires et un déficit en ressources humaines.
Créée en 2007, l’Agence panafricaine de la Grande Muraille Verte joue un rôle clé dans la lutte contre la désertification et les effets du changement climatique en Afrique. Pourtant, son efficacité est entravée par un financement instable et une organisation dépassée.
« Notre continent est celui qui pollue le moins, mais qui subit le plus les effets du changement climatique, entre avancée de la mer, désertification et inondations. Cette agence constitue une réponse majeure à ces défis », a souligné Ousmane Sonko.
Cependant, il a insisté sur la nécessité d’une introspection et d’une meilleure gestion des ressources. Il a déploré que les États membres ne respectent pas leurs engagements financiers, citant en exemple la Mauritanie, qui a récemment régularisé ses cotisations.
Le Premier ministre a reconnu que le Sénégal accuse un retard d’une cotisation, mais a pris l’engagement de régler cet arriéré dans les plus brefs délais. Il a également dénoncé le blocage institutionnel de l’agence, soulignant que la Conférence des présidents ne s’est plus réunie depuis 2021. Ce retard a conduit le Nigeria à conserver la présidence de l’APGMV alors qu’elle aurait dû être transférée au Mali depuis 2023.
« Vous devez être les interprètes de cette situation auprès de vos chefs d’État et de gouvernement afin qu’une réunion de validation des travaux en cours puisse se tenir rapidement », a-t-il exhorté les participants.
Ousmane Sonko a également mis en avant les difficultés de mobilisation des financements internationaux, expliquant que de nombreux bailleurs préfèrent traiter directement avec les antennes nationales plutôt qu’avec l’Agence, en raison des dysfonctionnements internes.
« Des fonds verts importants existent à travers le monde, mais leur captation dépendra de la qualité de notre organisation. Nous devons rapidement lever ces blocages pour améliorer notre crédibilité et faciliter l’accès aux financements », a-t-il insisté.
Le Premier ministre a ainsi appelé à une réforme urgente du mode de gouvernance de l’APGMV afin d’assurer une gestion plus rigoureuse et efficace de cette initiative panafricaine essentielle à la lutte contre la désertification.
Assane BA, Emedia