La 19ᵉ rencontre du Groupe de Travail de Caritas Internationalis pour le Sahel s’est tenue du 3 au 7 février à Saly, réunissant des représentants de Caritas du Sahel, d’Europe et des États-Unis. Cette édition, placée sous le thème « Localisation et Partenariat », a permis d’aborder les défis et perspectives d’une aide humanitaire plus ancrée dans les réalités locales.
Localisation et subsidiarité : une approche au service des communautés
Les participants ont souligné l’importance de la localisation, principe fondamental de la doctrine sociale de l’Église, visant à renforcer l’autonomie des organisations locales. Toutefois, ils ont relevé que cette approche ne reflète pas toujours la complexité du terrain, où les Caritas opèrent en lien étroit avec les communautés.
Les échanges ont également porté sur les moyens de consolider le partenariat entre les Caritas du Nord et du Sud afin d’optimiser l’aide aux populations vulnérables. Des représentants d’organisations internationales comme l’UNICEF, le PAM ou l’OCHA ont apporté leur éclairage sur les défis et opportunités liés à ces collaborations.
Un contexte humanitaire préoccupant
Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par une baisse de la solidarité internationale et un recul des financements humanitaires, menaçant les efforts d’assistance au Sahel. La région, en proie à l’insécurité alimentaire, aux conflits, aux changements climatiques et aux déplacements forcés, subit également une instabilité institutionnelle qui fragilise les mécanismes de gouvernance.
Face à cette situation, le GTCS reprend l’appel du Pape François en faveur de la création d’un Fonds mondial dédié à l’éradication de la faim et au développement, plutôt qu’au financement des dépenses militaires.
Des recommandations pour une action renforcée
Les membres du GTCS ont formulé plusieurs recommandations à l’issue des travaux :
À Caritas Internationalis et Caritas Africa : intensifier le plaidoyer en faveur des populations du Sahel et s’assurer que ces crises restent au cœur des préoccupations internationales.
Aux Caritas du Sahel : s’approprier les documents stratégiques sur la cohésion sociale et le renforcement du partenariat humanitaire.
Aux leaders religieux : amplifier le plaidoyer pour une bonne gouvernance et soutenir les initiatives en faveur d’un partenariat plus équitable.
Aux États et organisations internationales : remettre le Sahel à l’agenda mondial, assurer le suivi des engagements du Grand Bargain, et œuvrer pour un allègement de la dette des pays les plus touchés.
En conclusion, le GTCS appelle à une mobilisation accrue pour faire face aux défis humanitaires croissants au Sahel et garantir une réponse solidaire et durable en faveur des populations les plus vulnérables.