Le Sénégal a récemment adopté une loi renforçant la régulation du secteur bancaire, intégrant des normes prudentielles plus strictes et élargissant la supervision aux FinTech et à la finance islamique. Pourtant, cette réforme de grande envergure passe largement inaperçue dans le débat public, alors qu’elle influence directement la politique monétaire et l’économie réelle.
Dans une analyse détaillée, Dr Seydou Bocoum, spécialiste en économie numérique, souligne l’importance de cette réglementation, qui impacte des leviers économiques clés tels que l’accès au crédit, le niveau des fonds propres des banques et la gestion des risques systémiques. « En régulant ces aspects, cette loi influence indirectement la liquidité, le coût des prêts et la stabilité financière, autant d’éléments qui conditionnent la dynamique économique du pays », explique-t-il.
Pour Dr Seydou Bocoum, l’absence de débat académique et médiatique autour de cette réforme est un paradoxe. « La politique monétaire est souvent critiquée pour son manque de flexibilité face à l’inflation et au chômage, mais on oublie que son efficacité dépend aussi de cadres réglementaires parfois opaques », analyse-t-il. Selon lui, en négligeant ce lien, on occulte une partie des déséquilibres économiques actuels, notamment les taux d’intérêt élevés, les difficultés d’accès au financement pour les PME et la concentration des risques bancaires.
L’enjeu est donc double : garantir la transparence de ces réformes et les inscrire dans une réflexion plus large sur le développement économique du pays. « Sans un débat éclairé, ces nouvelles règles risquent de rester un outil technocratique, loin des préoccupations des citoyens et des entreprises », alerte Dr Seydou Bocoum.
Emedia