Ameth Diallo, coordinateur national de Gox Yu Bees, exprime une préoccupation grandissante face à la gestion du pays par le gouvernement actuel. Il reconnaît que les dénonciations d’Ousmane Sonko étaient justifiées : le Sénégal a été ruiné par la gestion passée, et l’ampleur du pillage économique est indéniable. Cependant, il souligne que l’indignation ne suffit pas. Ceux qui gouvernent aujourd’hui doivent démontrer, par des actes concrets, qu’ils sont à la hauteur de la situation.
L’urgence est manifeste. Un pays en crise ne peut être dirigé avec les mêmes méthodes que celles qui l’ont conduit à la faillite. Pourtant, les structures administratives restent inchangées, les postes budgétivores persistent et les privilèges demeurent. Pourquoi des directions inutiles et des conseils d’administration aux coûts exorbitants existent-ils encore ? Pourquoi les fonds politiques et les dépenses somptuaires n’ont-ils pas été immédiatement supprimés ? Pourquoi le budget de l’Assemblée nationale a-t-il augmenté alors que l’austérité devrait être de mise ?
Ameth Diallo s’interroge également sur la continuité des hommes du système précédent dans l’appareil d’État. Des figures comme Cheikh Diba, ministre des Finances, ou Oumar Samba Ba, secrétaire général de la présidence, étaient déjà aux affaires sous Macky Sall. Leur rôle dans la crise actuelle doit être examiné. De même, des acteurs économiques ayant prospéré grâce aux marchés publics sous l’ancien régime continuent de bénéficier de la confiance du pouvoir. L’impunité ne peut perdurer.
La méritocratie est un impératif. Dans un pays en ruine, seule la compétence doit guider les nominations. Or, les logiques partisanes et clientélistes semblent encore à l’œuvre. Des profils inexpérimentés sont placés à des postes clés, compromettant toute chance de redressement. Il ne suffit pas d’avoir raison, il faut agir avec responsabilité et détermination.
L’argument du temps ne tient pas. La réduction du train de vie de l’État, la suppression des structures inutiles et la nomination des meilleurs ne nécessitent pas des années. L’inaction ou la lenteur seraient perçues comme une complicité avec les erreurs du passé.
Le gouvernement sera jugé sur sa capacité à identifier et sanctionner les responsables du pillage, à récupérer les fonds détournés et à mettre fin à l’impunité. Mais au-delà de la justice, des réformes structurelles sont attendues. L’administration doit être assainie et des lois courageuses adoptées pour empêcher la reproduction des mêmes dérives. Les députés ont une responsabilité historique : voter des mesures fortes et engager des enquêtes sur la gestion précédente.
Gouverner un pays en ruine exige courage et rupture totale avec les pratiques du passé. La vigilance citoyenne ne faiblira pas. Gox Yu Bees promet d’exiger des comptes et de suivre chaque décision, pour que les promesses de changement ne restent pas lettre morte.
Emedia