Face à la montée des discours menaçant l’unité et la paix sociale au Sénégal, le Collectif pour la Défense de la Cohésion Nationale a tenu un point de presse ce jour pour dénoncer des propos jugés dangereux et attentatoires à la cohésion nationale. À cette occasion, le collectif a annoncé avoir saisi la justice contre Alioune TOP, directeur du site d’information en ligne Sunugal 24, qu’il accuse d’incitation à la haine ethnique et de diffusion de fausses nouvelles.
Un engagement pour la préservation du vivre-ensemble sénégalais
Dans son allocution, le collectif a tenu à rappeler que le Sénégal est, avant tout, une nation, bien avant d’être un État au sens juridique du terme. Cette singularité repose sur une cohésion sociale exemplaire, bâtie sur des siècles de coexistence pacifique entre communautés de différentes ethnies, confessions religieuses et origines culturelles.
Cependant, cette stabilité est aujourd’hui fragilisée par la prolifération de discours haineux et discriminatoires dans l’espace public et médiatique.
« Le Sénégal est un modèle de vivre-ensemble en Afrique. Nul ne peut saper cet équilibre pour quelque motif que ce soit », a martelé un porte-parole du collectif.
Des accusations graves contre Alioune TOP
Le collectif a dénoncé avec fermeté les propos tenus par Alioune TOP à l’encontre de la communauté Hal Pulaar. Selon ses déclarations, diffusées sur Sunugal 24, ce dernier aurait avancé l’existence d’un soi-disant projet sous-régional orchestré par des Hal Pulaar, visant à dominer la politique et l’économie de l’Afrique de l’Ouest. Il aurait notamment évoqué un plan visant à installer des présidents Hal Pulaar à la tête de plusieurs États de la région, ainsi qu’à financer une chaîne de télévision exclusivement dédiée à cette communauté avec l’appui de la France.
De plus, Alioune TOP aurait insinué que la liste NAFORE, engagée aux élections locales du 22 janvier 2022, poursuivait le même objectif communautariste en raison de son nom peulh.
« Ces allégations sont non seulement infondées, mais elles sont aussi dangereuses et doivent être sévèrement sanctionnées », a déclaré un membre du collectif.
Une plainte déposée pour des faits graves
Considérant la gravité de ces accusations, le collectif a officiellement saisi la justice. Une plainte a été déposée le 6 février 2025 auprès du Procureur de la République sous le numéro 2496. Alioune TOP est poursuivi pour :Diffusion de fausses nouvelles Discours contraires aux bonnes mœurs Incitation à la discrimination ethnique Diffamation envers un groupe en raison de leur origine Trouble à l’ordre public grave
Ces faits sont réprimés par les articles 255, 257, 261, 248 et 258 du Code pénal.
Le collectif exige une action judiciaire rapide
Face à la menace que représentent ces déclarations, le collectif exhorte le Procureur de la République à agir avec célérité pour que le mis en cause réponde de ses actes devant la justice. Il rappelle que d’autres citoyens, comme Abou Diallo et Oumar Sow, ont récemment fait l’objet de poursuites pour des propos similaires, et appelle à une application stricte de la loi pour éviter l’impunité.
« La justice doit se montrer intraitable face à ce genre de dérives qui mettent en péril notre cohésion nationale », ont insisté les membres du collectif.
Un appel à la vigilance et à la responsabilité
Enfin, le collectif invite l’ensemble des acteurs publics, des médias et des citoyens à faire preuve de responsabilité en évitant tout discours pouvant attiser les tensions communautaires. Il appelle également à une régulation plus stricte des plateformes médiatiques afin de prévenir la diffusion de contenus dangereux pour l’unité nationale.
Dans un contexte où les discours identitaires et discriminatoires menacent le vivre-ensemble au Sénégal, le Collectif pour la Défense de la Cohésion Nationale entend jouer un rôle de vigie citoyenne. Son combat vise à garantir que le Sénégal demeure un pays unifié, tolérant et respectueux de sa diversité.
L’affaire Alioune TOP est désormais entre les mains de la justice. Le collectif et l’opinion publique attendent une réponse rapide et ferme pour préserver les fondements de la nation sénégalaise.
Par Mamadou Lamine FATY