Le bras de fer entre le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) et le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) prend une nouvelle tournure. Dans une récente sortie médiatique, le ministre en charge du secteur a affirmé que « le SAES négocie avec ses supérieurs », tout en imputant au syndicat la responsabilité de la disparition du décret modifiant celui de 2020 sur l’allocation spéciale de retraite des enseignants-chercheurs.
Des déclarations que le SAES juge mensongères et diffamatoires. Selon le syndicat, il s’agit d’une tentative manifeste de discréditer les enseignants du supérieur et de détourner l’attention des véritables responsabilités du ministère. « Comment pourrions-nous perdre un décret que nous n’avons même pas présenté en Conseil des ministres ? » s’interroge le SAES, rappelant que c’est le ministre lui-même qui avait évoqué une disparition « mystérieuse » du document dans les rouages administratifs.
Le syndicat dément également toute négociation en cours avec la primature. Il précise n’avoir rencontré le Premier ministre qu’une seule fois, le 13 décembre 2024, à la demande du MESRI, qui reconnaissait alors son impuissance à résoudre la crise. Un procès-verbal signé le 17 décembre atteste de cette rencontre, mais depuis, aucun échange n’a eu lieu entre le SAES et la primature. La dernière réunion officielle entre le SAES et le ministère, quant à elle, remonte au 30 octobre 2024.
Face à cette impasse, le syndicat dénonce la posture du ministre, qui, au lieu de s’engager dans des négociations constructives, privilégierait des sorties médiatiques pour éluder ses responsabilités. Pour le SAES, cette attitude marque une rupture unilatérale du dialogue avec les acteurs de l’enseignement supérieur.
Le SAES met en garde contre les conséquences du mépris du MESRI face à ses revendications, soulignant que l’expiration du préavis de grève risque de plonger le sous-secteur de l’enseignement supérieur dans une instabilité accrue.
Tout en réaffirmant sa volonté de défendre les droits des enseignants-chercheurs et de leurs familles, le syndicat prévient que la responsabilité de toute perturbation du calendrier académique incombera au ministère et au gouvernement, en raison de leur inertie face aux revendications légitimes des acteurs du secteur.
Emedia