L’administration sénégalaise est une nouvelle fois secouée par une vague de licenciements jugés abusifs. Cette fois, c’est au sein du Commissariat à la Sécurité Alimentaire et à la Résilience, relevant du Ministère de la Famille et des Solidarités, que la polémique enfle.
Dix travailleurs, dont huit femmes, titulaires de contrats à durée indéterminée (CDI), ont été remerciés par la directrice générale, Marieme Soda Ndiaye. En cause, selon la responsable, l’absence d’autorisation du Ministère des Finances pour ces recrutements. Une justification qui peine à convaincre, d’autant plus que ces embauches avaient été validées par le Conseil d’Administration et avaient obtenu le visa de l’Inspection du Travail.
Les employés concernés, parmi lesquels figurent des chefs de service, dénoncent une injustice flagrante. Ils rappellent que ces recrutements avaient été décidés pour renforcer les effectifs du commissariat, suivant les procédures réglementaires. Une décision qui contraste avec l’augmentation récente des salaires de la directrice générale et du président du conseil d’administration, validée par ce même Conseil d’Administration.
« Accepter les décisions du conseil quand elles vous avantagent et les rejeter quand elles concernent les travailleurs, c’est un excès de pouvoir », s’insurgent les victimes du licenciement, soulignant le caractère brutal de cette décision.
Face à ce qu’ils qualifient de « forfaiture », les travailleurs licenciés refusent de se résigner. Après huit mois de lutte, les syndicats de base reçoivent désormais le soutien des centrales syndicales, déterminées à unir leurs forces pour obtenir l’annulation des licenciements.
Dans un contexte social déjà tendu, ce bras de fer pourrait bien se durcir. La contestation s’organise et les syndicats annoncent une riposte ferme pour faire barrage à ce qu’ils considèrent comme un précédent dangereux dans le monde du travail sénégalais.
Emedia