Le président Bassirou Diomaye Faye a procédé ce matin, au Centre international de conférence Abdou Diouf, au lancement du New Deal Technologique, une stratégie ambitieuse visant à positionner le Sénégal comme une nation souveraine et prospère grâce au numérique.
Saluant les hôtes venus assister à cet événement, il a rappelé que ce projet s’inscrit au cœur de l’Agenda national de Transformation Sénégal 2050, qui ambitionne une société ancrée dans des valeurs fortes et tournée vers un développement inclusif et durable. Selon lui, la révolution numérique actuelle impose aux nations de redéfinir leurs priorités et d’investir massivement dans les nouvelles technologies pour garantir leur compétitivité et souveraineté.
En Afrique, malgré un dynamisme démographique et un vivier de talents, de nombreux défis persistent en matière d’inclusion, de développement durable et de gouvernance. Face à cela, le continent doit prendre le virage de l’intelligence artificielle et du Big Data en misant sur l’innovation et les technologies pour assurer un avenir meilleur à ses populations.
Le New Deal Technologique vise ainsi à corriger les inégalités socio-économiques, impulser la transformation digitale de l’administration et stimuler l’essor d’une économie numérique forte, avec des champions nationaux capables de rayonner au-delà des frontières africaines. Parmi les priorités figure la digitalisation des services publics, notamment la gestion du foncier, l’état civil dématérialisé, la télémédecine ou encore le e-learning. L’objectif est de mettre fin aux lenteurs et lourdeurs administratives en instaurant un guichet unique citoyen et une plateforme centralisée, facilitant l’accès aux services de base.
L’initiative repose aussi sur un accès universel à Internet, une identité numérique unique basée sur la biométrie et un programme d’incubation pour les startups, afin de favoriser l’innovation et d’accompagner les jeunes entrepreneurs. Cette modernisation permettra une administration plus performante, plus transparente et plus efficace dans la collecte fiscale, réduisant ainsi la corruption et l’évasion fiscale.
Pour soutenir l’essor de l’économie numérique, le Sénégal compte renforcer l’écosystème d’innovation en mettant en œuvre une Startup Act actualisée, en modernisant les infrastructures numériques et en instaurant un cadre législatif agile et adapté aux réalités socio-culturelles du pays. Une attention particulière sera accordée à la digitalisation de l’économie informelle, afin d’intégrer et d’accompagner les entrepreneurs individuels et les TPE.
La souveraineté numérique est également un axe clé du programme. Le Sénégal ambitionne de sécuriser ses infrastructures, de protéger ses données stratégiques et de limiter sa dépendance vis-à-vis des solutions étrangères. Cela passera par un appui au secteur privé et aux chercheurs pour développer des technologies locales adaptées aux besoins nationaux.
Un programme spécifique, IA et Digital Factory, sera mis en place pour faire du pays un centre d’excellence en intelligence artificielle, cloud computing, cybersécurité, réalité virtuelle, gaming et robotique. L’ambition est de permettre aux champions technologiques sénégalais de s’imposer sur la scène africaine et mondiale.
Enfin, le chef de l’État a instruit le ministre en charge du Numérique d’assurer un suivi rigoureux de cette stratégie à travers un cadre d’évaluation performant. Il a félicité les équipes ayant contribué à cette vision et invité les partenaires techniques et financiers ainsi que les investisseurs technologiques à accompagner cette transformation. Le Sénégal, a-t-il rappelé, offre un cadre attractif pour les investissements, avec un marché dynamique, une main-d’œuvre qualifiée et un cadre juridique renforcé pour protéger les données et stimuler l’innovation.
Ce New Deal Technologique se veut ainsi un moteur de progrès, non seulement pour le Sénégal, mais aussi pour toute l’Afrique, en faisant du numérique un levier d’opportunités et de développement inclusif.
Emedia