Face aux accusations de mauvaise gestion financière durant son second mandat, l’ancien président sénégalais contre-attaque et dénonce une cabale politique orchestrée par ses détracteurs.
En déplacement en Afrique du Sud pour le lancement de « La déclaration du Cap » sur l’allègement de la dette africaine, Macky Sall a profité de l’occasion pour répondre aux critiques émises par la Cour des comptes du Sénégal. Dans un rapport publié le 12 février, l’institution met en lumière de graves irrégularités dans la gestion des finances publiques sous son administration. Des conclusions qui ont entraîné une dégradation de la note souveraine du pays par l’agence de notation Moody’s, rapporte Jeune Afrique.
« Je m’inscris totalement en faux contre ces allégations de falsifications », a déclaré l’ancien chef d’État dans un entretien accordé à Jeune Afrique. Selon lui, ces accusations relèvent davantage d’une manœuvre politique que d’un véritable problème de gouvernance. « Chaque année, la Cour des comptes a certifié les comptes financiers de l’État du Sénégal. Revenir aujourd’hui pour dire que tout cela était faux est ridicule », a-t-il ajouté.
Une dette contestée
Le rapport de la Cour des comptes souligne une sous-estimation de la dette publique, qui aurait été minorée d’environ 25 %, atteignant près de 110 % du PIB fin 2024. Des accusations balayées par Macky Sall : « La dette extérieure ne peut être dissimulée, elle est contrôlée par nos partenaires et la BCEAO. » Il réfute également toute irrégularité concernant la dette intérieure, arguant que certaines pratiques, comme les emprunts de trésorerie, sont des opérations courantes.
Une riposte politique
Alors que le gouvernement actuel, dirigé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, envisage d’éventuelles poursuites judiciaires contre les responsables de ces « manquements graves », Macky Sall affirme ne rien craindre. Installé au Maroc depuis la fin de son mandat, il n’exclut pas un retour au Sénégal et rappelle son choix de ne pas briguer un troisième mandat : « J’aurais pu être candidat, mais j’ai choisi la voie de la démocratie. »
Critiquant la nouvelle administration, il conclut sur une note cinglante : « Ils n’ont qu’à travailler au lieu de critiquer ce qui a été fait ces douze dernières années. »
Emedia