La Fédération des Acteurs de la Communication et de l’Information du Sénégal a exprimé son profond malaise face à la gestion du secteur par le ministère de la Communication. Lors d’une déclaration, Bakary Seydi, secrétaire général de la fédération, a dénoncé ce qu’il qualifie de « gouvernance catastrophique » ayant des conséquences graves sur l’avenir des entreprises de presse et de nombreux emplois.
Selon lui, la crise actuelle affecte l’ensemble de la chaîne de valeur des médias, notamment le secteur de l’imprimerie, qui emploie des milliers de personnes. « Quand on parle d’entreprise de médias, il ne s’agit pas seulement des journalistes. Derriere eux, il y a une multitude de professionnels : techniciens, caméramans, personnels administratifs et bien d’autres, dont les emplois sont aujourd’hui menacés », a-t-il expliqué.
La situation s’est aggravée avec l’arrivée du nouveau régime, a-t-il souligné. « Tout le monde pensait que ce gouvernement apporterait des solutions, mais c’est l’inverse qui s’est produit. Nous faisons face à une répression économique sans précédent. L’arrêt brutal des contrats publicitaires, la suspension de la subvention annuelle et le non-paiement de certaines prestations asphyxient le secteur », a-t-il déclaré.
Outre ces difficultés financières, Bakary Seydi déplore la manière dont le ministre de la Communication gère le secteur. « Depuis son entrée en fonction, il ne s’est concentré que sur la régulation, sans concertation avec les acteurs concernés. Nous avons plusieurs fois alerté sur cette gestion unilatérale, mais en vain. Les décisions sont prises sans dialogue, ce qui complique encore plus la situation », regrette-t-il.
L’une des principales critiques formulées par la fédération concerne le processus d’enregistrement des entreprises de presse, lancé sur la base d’un arrêté ministériel controversé. « Cet enregistrement, qui devait durer deux mois, s’est enlisé, plongeant le secteur dans une impasse. Le plus grave, c’est que cet arrêté viole le Code de la presse. Depuis quand un ministre a-t-il le droit de vie ou de mort sur les médias ? », s’est insurgé le secrétaire général.
Face à cette situation, la Fédération des Acteurs de la Communication appelle à une réforme urgente et à un dialogue inclusif avec les autorités pour sauver le secteur des médias, aujourd’hui en pleine tourmente.
Emedia
Photo : Pape Doudou Diallo