L’Alliance Pour la République (APR) monte au créneau contre la volonté du régime actuel de modifier la loi d’amnistie adoptée sous Macky Sall. Dans un communiqué au ton ferme, le parti de l’ancien président dénonce une tentative de manipulation juridique visant à protéger les membres de Pastef tout en exposant les forces de défense et de sécurité (FDS) à des poursuites judiciaires.
Une loi d’apaisement aujourd’hui contestée
Adoptée en 2024, la loi d’amnistie portée par Macky Sall visait à pacifier l’espace politique en effaçant les condamnations liées aux manifestations entre février 2021 et février 2024. Pour l’APR, cette initiative, bien que critiquée en interne, avait permis de préserver la stabilité du pays et d’organiser un scrutin présidentiel inclusif.
Cependant, un an après l’alternance, le parti accuse le gouvernement actuel de vouloir instrumentaliser cette loi pour « masquer son incompétence ». Selon l’APR, le président de la République et son gouvernement, qui avaient promis son abrogation, renient aujourd’hui leur engagement en introduisant une « loi interprétative » aux « relents anticonstitutionnels ».
Les forces de défense et de sécurité dans le viseur
Pour l’APR, l’objectif de cette proposition de loi est double : « blanchir les militants de Pastef impliqués dans des violences entre 2021 et 2023 » et « incriminer les forces de défense et de sécurité ». Si ce texte est voté, « les policiers, gendarmes et militaires, qui ont toujours défendu la nation, risquent d’être poursuivis et condamnés ».
Le parti considère cette initiative comme une tentative de revanche contre les forces de l’ordre, qui avaient empêché ce qu’il qualifie de « projet insurrectionnel » de Pastef. Il prévient qu’il usera de « toutes les voies légales et politiques » pour empêcher cette « forfaiture ».
L’APR exige des libérations et appelle à la mobilisation
Le parti de Macky Sall exige également la libération immédiate de ses cadres emprisonnés, dont Farba Ngom et Lat Diop, dénonçant un « règlement de compte indigne ». Il réclame en outre la levée des restrictions administratives entravant la liberté de circulation de ses responsables.
Face à ce qu’il qualifie de menace contre l’État de droit, l’APR appelle les Sénégalais à se mobiliser en soutien aux forces de défense et de sécurité. Selon lui, le gouvernement cherche à « plonger le pays dans le chaos », et seule une forte mobilisation populaire peut empêcher ce scénario.
Emedia