Le Conseil national à la sécurité alimentaire (CNSA) traverse une zone de turbulence. Depuis le limogeage de son directeur exécutif, Jean-Pierre Senghor, la structure fonctionne au ralenti, voire plus du tout. Le personnel, désœuvré, ne perçoit plus ses salaires et n’a plus les moyens de mener à bien les enquêtes de terrain, pourtant cruciales pour évaluer l’état de la sécurité alimentaire dans le pays.
Selon Le Quotidien, qui révèle l’information dans son édition de ce lundi, cette situation menace la capacité du pays à anticiper d’éventuelles crises nutritionnelles. « En plus de ne pas être payé, ce personnel n’a plus les moyens de réaliser les enquêtes de terrain sur la situation de la sécurité alimentaire dans le pays. Or, ces enquêtes sont vitales pour prévenir des cas de malnutrition ou même pire », alerte le journal.
Le limogeage de Jean-Pierre Senghor suscite également une vive polémique. Le Quotidien met en lumière ce qu’il qualifie d’irrégularités dans la procédure ayant mené à son départ. « Une structure créée par décret a été dissoute par un simple arrêté émanant du ministre-secrétaire général du gouvernement », déplore le quotidien.
D’après la même source, la stratégie adoptée par les autorités pour contourner d’éventuelles contestations juridiques a consisté à dissoudre dans un premier temps le secrétariat exécutif du CNSA. Ainsi, en supprimant la fonction, la note de service limogeant Jean-Pierre Senghor devenait, de facto, difficilement attaquable.
En attendant qu’un nouveau leadership soit mis en place et que les moyens nécessaires soient débloqués, le CNSA demeure à l’arrêt, au grand dam d’un personnel livré à lui-même et d’un secteur névralgique pour la stabilité sociale et économique du pays.
Emedia