Dans un communiqué au ton ferme, le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Mbamba Guirassy, a tenu à apporter des clarifications suite à une question écrite du député Guy Marius Sagna, concernant certaines dépenses de son département, notamment l’aménagement d’un salon de bureau, l’achat d’un tapis et de matériel de petit déjeuner.
« Des dépenses normales », selon Guirassy
Tout en saluant l’importance du contrôle parlementaire dans une démocratie, le ministre a dénoncé ce qu’il qualifie « d’approximation » et de « posture politicienne ». Selon lui, les dépenses mises en cause relèvent du fonctionnement normal d’un cabinet ministériel. Il rappelle que ces lignes budgétaires ont été votées en toute transparence par l’Assemblée nationale, dont Guy marius Sagna est membre.
« Ces crédits servent à assurer le cadre de travail nécessaire au bon exercice des responsabilités ministérielles », explique Guirassy, précisant que le marché d’équipement du bureau a été attribué dans le respect des procédures de passation de marchés, via un appel à concurrence.
Pas de nouveau salon, mais quelques fleurs
Réagissant à la supposée acquisition d’un nouveau salon, le ministre se veut clair : « Je n’ai jamais changé de salon, honorable Guy. Vous parlez sûrement des équipements mobiliers dans les salles d’attente. » Il précise que son mobilier date d’au moins trois ans. En revanche, il reconnaît avoir acheté « de jolis pots de fleurs » et « de beaux tableaux d’art » pour rendre son bureau plus accueillant.
Guirassy rappelle qu’un salon de réception est une norme dans les ministères du monde entier, qu’ils soient africains, européens ou américains. Il s’agit, selon lui, d’un impératif de protocole, et non de luxe. Le tapis, la cafetière, la bouilloire ou les plateaux, dit-il, sont des équipements de base destinés à l’ensemble de l’équipe du cabinet, utiles notamment lors de longues réunions.
« Une indignation disproportionnée »
Le ministre juge la polémique démesurée au regard des montants en jeu. « Le plus surprenant, c’est le montant dérisoire concerné, qui contraste fortement avec l’indignation affichée », déplore-t-il. À ses yeux, ces dépenses ne sauraient être comparées aux véritables enjeux budgétaires ou aux marchés d’envergure qui mériteraient un débat public.
Il invite dès lors le député à recentrer ses interventions sur des sujets cruciaux pour le secteur : la qualité de l’enseignement, les infrastructures scolaires, l’adéquation formation-emploi, ou encore le dialogue social avec les syndicats. « La République a besoin de débats sérieux, rigoureux et documentés », martèle-t-il.
« L’éducation de nos enfants reste la priorité »
En guise de conclusion, Moustapha Mbamba Guirassy rappelle que la rationalisation des dépenses publiques est un de ses engagements. Il affirme avoir engagé une revue complète des dépenses du ministère depuis sa prise de fonction, afin de garantir une gestion rigoureuse de chaque franc CFA.
S’adressant directement au député Guy Marius Sagna, il conclut : « L’opinion publique mérite mieux que des détails. (…) L’éducation de nos enfants reste notre priorité absolue. Je vous invite à des discussions plus approfondies, par exemple sur le plan Diomaye pour la Casamance. »
Un appel au dialogue que le ministre souhaite constructif, loin des « spectacles désolants » et des polémiques stériles.
Emedia