Les populations du département de Salémata (région de Kédougou) sont descendues dans la rue ce mardi pour une marche pacifique. À travers cette mobilisation, elles ont tenu à dénoncer les nombreuses difficultés qu’elles rencontrent dans leurs relations avec les agents du service des Eaux et Forêts.
Mamadou Cellou Diallo, porte-parole des manifestants, a pris la parole pour exprimer le ras-le-bol des habitants face à ce qu’ils considèrent comme des injustices récurrentes. Initialement destiné au préfet du département, le mémorandum a finalement été adressé au Premier ministre et au Président de la République, après le refus du préfet de recevoir les manifestants.
Dans leur déclaration, les populations dénoncent :
Les difficultés d’accès à la terre pour les activités agricoles,
L’absence de zones de pâturage pour l’élevage,
Les restrictions sur l’exploitation du bois et du bambou, utilisés pour la construction et la cuisine,
Les obstacles rencontrés par les femmes pour accéder aux ressources forestières naturelles comme le karité, le pain de singe ou le magou, destinées à la transformation et à la vente,
Les tracasseries liées à l’obtention des autorisations d’exploitation et de défrichement.
Plus grave encore, les manifestants dénoncent des faits de harcèlement, de menaces, de violences physiques et même d’abattage de bétail. Des jeunes auraient été ligotés et frappés pour avoir tenté de ramasser de la paille, tandis que des toitures de maisons auraient été démolies sans justification.
« Trop, c’est trop », a martelé Mamadou Cellou Diallo, dénonçant des pratiques qu’il qualifie d’oppression et d’humiliation envers des populations rurales, déjà confrontées à une grande précarité. Il a rappelé que Salémata, contrairement à d’autres zones de la région, ne dispose ni de ressources minières ni industrielles, et que les populations ne vivent que de l’agriculture et de l’élevage.
Les manifestants exigent :
L’application stricte de l’article 29 du Code forestier,
Une révision du Code de l’environnement, qu’ils jugent inadapté à leur réalité,
Le rétablissement immédiat de la ligne de bus Dem Dikk Kédougou-Salémata, essentielle pour la mobilité des populations.
Enfin, tout en réaffirmant leur attachement à la préservation de l’environnement — qu’ils qualifient de « or vert » — les habitants de Salémata appellent les autorités à agir rapidement pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme un climat d’injustice et de marginalisation.
Ibrahima Sorry Kalloga, Emedia Kédougou