
Le Consortium régional pour la recherche en économie générationnelle (CREG), en collaboration avec la Direction de l’Équité et de l’Égalité de Genre, a tenu, du 2 au 3 juin à Dakar, un atelier de restitution sur les résultats d’une étude portant sur la valorisation du travail domestique non rémunéré et l’économie de soins au Sénégal.
À cette occasion, Mme Astou Diouf Gueye, Directrice de l’Équité et du Genre, a transmis le message de Mme Maimouna DIEYE, Ministre de la Famille et des Solidarités. Dans son intervention, elle a souligné que le travail domestique non rémunéré, largement assumé par les femmes, constitue une part essentielle du fonctionnement des foyers et de la société – préparation des repas, soins aux enfants, assistance aux personnes âgées, entre autres.
« Ce travail, bien qu’invisible dans les comptes économiques traditionnels, est le socle de notre cohésion sociale et du bien-être familial », a déclaré Mme Gueye. Elle a rappelé que cette étude s’inscrit dans le cadre de Vision Sénégal 2050, qui vise une société inclusive, équitable, prospère et résiliente.
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), à travers sa première Enquête nationale sur l’emploi du temps, révèle des inégalités criantes : les femmes consacrent en moyenne 3,7 heures par jour aux tâches domestiques, contre seulement 27 minutes pour les hommes. Le rapport indique que les femmes atteignent un pic de 14,65 heures de production domestique hebdomadaire entre 30 et 40 ans, alors que les hommes n’y consacrent en moyenne que 0,575 heure par semaine. Soit un écart de près de 15 fois.
Selon les estimations, si ce travail était valorisé au salaire minimum horaire, il représenterait 13,9 % du PIB national.
Mme Gueye a plaidé pour une reconnaissance pleine et entière de cette contribution invisible, appelant à intégrer la valeur du travail domestique dans les politiques publiques, à renforcer les services de soins (crèches, centres d’accueil, etc.) et à promouvoir une répartition plus équitable des responsabilités domestiques entre les sexes. Elle a également insisté sur l’importance du rôle des cellules genre, des organisations de la société civile et des acteurs institutionnels dans le plaidoyer et la mise en œuvre de politiques plus justes.
Cet atelier a été soutenu par plusieurs partenaires, dont PRB Afrique, ONU Femmes et OXFAM, qui ont tous contribué à la réussite de cette initiative visant à mettre en lumière une réalité trop souvent ignorée dans les sphères économiques et politiques.


Emedia
Photos : Pape Doudou Diallo