La Coordination des Associations de Presse (CAP) a rencontré, jeudi 26 juin, le cabinet du président de l’Assemblée nationale pour plaider la cause du journaliste Bachir Fofana, placé en garde à vue depuis le 25 juin. Le reporter est accusé de « diffusion de fausses nouvelles », une infraction de plus en plus dénoncée par les organisations de défense des libertés.
La délégation de la CAP, qui regroupe les principales organisations faitières de la presse sénégalaise, a sollicité le retrait de la plainte à l’origine de l’arrestation, tout en exprimant sa vive inquiétude face à cette situation. La CAP salue la diligence du président de l’Assemblée nationale, El Hadji Malick Ndiaye, dont le cabinet a immédiatement enclenché des démarches pour une réaction rapide de l’autorité parlementaire, bien qu’il ait été appelé en urgence à la présidence de la République.
Dans un contexte où les convocations de journalistes se multiplient, la CAP alerte sur une dérive sécuritaire qui fragilise la liberté d’expression. Elle dénonce une tendance inquiétante à l’autocensure au sein des rédactions, provoquée par la peur de sanctions judiciaires pour des délits d’opinion. Elle juge disproportionné le recours à la garde à vue dans des affaires relevant du traitement de l’information, et rappelle que la presse joue un rôle essentiel dans la démocratie : informer, critiquer et participer au débat public.
La CAP appelle les autorités à privilégier les mécanismes de régulation internes à la profession, à l’image du Conseil pour l’Observation des Règles d’Éthique et de Déontologie (CORED), dont le Tribunal des pairs constitue une instance compétente pour gérer ce type de contentieux.
Enfin, tout en restant vigilante sur l’évolution du dossier, la CAP réitère son appel à la libération immédiate de Bachir Fofana et enjoint les journalistes au respect rigoureux de l’éthique, afin d’éviter toute instrumentalisation.
Emedia