La sortie virulente du Premier ministre Ousmane Sonko, jeudi soir, lors de l’installation du Conseil national de son parti Pastef, continue de faire réagir la classe politique. Thierno Alassane Sall, président de La République des Valeurs, a vivement critiqué les propos du chef du gouvernement, qu’il accuse d’alimenter la crise institutionnelle.
« À défaut d’ennemis extérieurs, voilà Pastef dévoré par un gatsa-gatsa au cœur de la République », a déclaré Thierno Alassane Sall, dans une réaction au vitriol. Pour lui, l’alliance entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, symbolisée par le slogan « Diomaye mooy Sonko », n’aura été qu’une illusion de courte durée : « Elle n’a tenu que le temps d’un hivernage. »
L’ancien ministre dénonce une posture irresponsable du chef du gouvernement, dans un contexte déjà difficile pour le pays. « Comme si le sombre tableau que présente le Sénégal ne suffisait pas, Ousmane Sonko veut ajouter une crise à la crise », affirme-t-il, estimant que le parti Pastef semble incapable de sortir d’une spirale de turbulences, enclenchée selon lui depuis 2021.
Mais c’est surtout la teneur du discours de Sonko devant les cadres de Pastef qui suscite l’indignation de Thierno Alassane Sall. Il accuse le Premier ministre de vouloir concentrer davantage de pouvoir, non pour répondre aux urgences économiques ou sociales du pays, mais pour des motifs personnels. « Il réclame plus de pouvoirs, non pour s’en prendre à la misère du peuple ou à l’insécurité, mais pour solder des comptes personnels », martèle-t-il.
Pour Thierno Alassane Sall, les véritables frustrations de Sonko ne se mesurent ni au taux de chômage, ni au coût de la vie, ni aux échecs scolaires : « C’est au nombre de ses contempteurs emprisonnés que se mesure son agacement. Voilà son projet et son horizon. »
Emedia