Selon les informations rapportées par le média mauritanien Al Akhbar, le ministère de l’Intérieur du Sénégal a exigé du député mauritanien Biram Dah Abeid qu’il cesse toute activité politique sur le sol sénégalais. Cette décision fait suite à une plainte officielle déposée par le gouvernement mauritanien auprès des autorités sénégalaises.
Toujours selon Al Akhbar, cette demande serait intervenue après une rencontre entre l’ambassadeur de Mauritanie à Dakar, Mohamed Ali Ould Sidi Mohamed, et le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko. Nouakchott aurait exprimé son mécontentement vis-à-vis de l’engagement politique actif de Birame Dah Abeid au Sénégal, qu’elle juge nuisible.
Le député aurait été convoqué mercredi dernier par la police des frontières sénégalaises, qui l’a informé du souhait du ministre sénégalais de l’Intérieur de le rencontrer. La rencontre a bien eu lieu ce vendredi, en présence de plusieurs hauts responsables de la sécurité, dont le Directeur général de la sécurité intérieure et le Directeur de la police des frontières.
D’après la même source, le ministre de l’Intérieur a expliqué à M. Dah Abeid que ses récentes activités étaient devenues une source de gêne pour les autorités mauritaniennes, et qu’il n’était désormais plus acceptable de poursuivre ce type d’engagement depuis le territoire sénégalais.
En réaction, Biram Dah Abeid a déclaré respecter les lois en vigueur au Sénégal comme en Mauritanie. Il a rappelé qu’il se rend régulièrement à Dakar sans jamais avoir été inquiété auparavant par les autorités.
Cette affaire met en lumière la sensibilité des relations diplomatiques entre le Sénégal et la Mauritanie, deux pays liés par une histoire commune, mais parfois marqués par des tensions autour de la question des exilés politiques et des droits de l’homme.
Emedia