Le président d’Afrikajom Center, Alioune Tine, a réagi aux récentes déclarations du Premier ministre Ousmane Sonko, jugées offensantes envers certains membres de la société civile. Sans chercher à entretenir la polémique, il a appelé à un retour au dialogue, au respect mutuel et à une gouvernance fondée sur l’écoute.
Il a souligné que la société civile joue un rôle essentiel dans toute démocratie, notamment en maintenant un lien critique et constructif avec les gouvernants. Pour lui, l’un des grands défis actuels réside dans le déficit de communication entre dirigeants et citoyens. Il alerte sur les dérives possibles d’une majorité politique qui, une fois en place, pourrait ignorer les autres voix : un phénomène que Tocqueville qualifiait de « tyrannie de la majorité ».
Alioune Tine insiste sur la nécessité d’une autorité fondée sur la légitimité et l’acceptation populaire, et non uniquement sur la contrainte. Il estime que la colère citoyenne, lorsqu’elle s’exprime, doit être entendue, comprise, et non méprisée ou réprimée. Pour lui, c’est précisément ce type de dialogue – entre société civile, médias, et institutions – qui permet de faire progresser une démocratie vivante et inclusive.
Il reconnaît que des maladresses verbales peuvent survenir, y compris au plus haut niveau, mais plaide pour qu’elles soient corrigées sans rigidité : « Il arrive que la langue fourche. On rattrape, et on avance », a-t-il déclaré, ajoutant que le plus important reste la volonté d’écoute, de respect et de responsabilité réciproque.
Alioune Tine a conclu en réaffirmant que la société civile, dans sa grande majorité, souhaite la réussite de la transition politique actuelle. Il appelle à éviter un nouvel échec démocratique qui, selon lui, serait dramatique non seulement pour le Sénégal, mais aussi pour l’image de l’Afrique à l’international.
Emedia