En visite à Ziguinchor dans le cadre de la présentation du rapport annuel 2023-2024, Demba Kandji, Médiateur de la République, a tenu à exprimer sa reconnaissance envers les autorités administratives et locales qui l’ont accompagné dans cet exercice de reddition. Il a salué la présence du gouverneur de la région, du préfet de Bignona, des élus locaux, du maire ainsi que du conseil départemental de Ziguinchor.
« Ma venue à Ziguinchor est motivée par mon devoir de reddition », a déclaré M. Kandji. Travaillant au nom des populations, il s’est dit investi d’une mission de transmission des réclamations des citoyens à l’administration et aux organismes chargés d’assurer un service public. Il a rappelé avoir soumis son rapport annuel au président de la République en mars dernier, conformément à la loi qui encadre sa fonction.
Cette rencontre à Ziguinchor constitue, selon lui, une étape essentielle : « J’ai le devoir de revenir vers les populations pour un compte rendu. C’est une reddition de compte dans le cadre d’une mission que j’exécute au nom de l’État de droit qui existe au Sénégal. »
Au-delà de la restitution, le Médiateur a prêté une oreille attentive aux doléances formulées par les citoyens. Des préoccupations majeures ont été soulevées, notamment celles liées au retour et à la réinstallation des populations déplacées, dans un contexte post-conflit toujours sensible. Il a souligné l’importance de prendre en compte les spécificités de la Casamance, une région qui panse encore les blessures d’un passé douloureux.
Parmi les priorités soulevées figure l’état des routes, que les populations considèrent comme un frein au développement économique régional. À ce sujet, Demba Kandji a plaidé en faveur d’une intervention de l’État : « Il faut demander à l’État de refaire les routes. Ce sont des voies de développement. C’est vital pour l’économie de la Casamance et le bien-être des populations. Je pense que ça va être fait. »
Interrogé sur le bilan du Médiateur, il a indiqué que l’institution traite en moyenne 400 dossiers par an, avec un taux de satisfaction estimé entre 50 et 60 %. Le contentieux foncier reste le sujet le plus récurrent, touchant aussi bien les zones rurales qu’urbaines. « C’est la préoccupation première. Les conflits fonciers sont au cœur des réclamations. Les populations reviennent et trouvent sur leurs terres d’autres personnes qui n’ont pas les mêmes droits. »
Ces litiges complexes, souvent liés à la réinstallation post-crise, soulèvent des tensions autour de la propriété foncière. « Ce sont des gens qui sont là depuis 10 ou 15 ans, qui revendiquent aujourd’hui des droits sur des terres qui ne leur appartiennent pas », a expliqué le Médiateur, appelant à une prise en charge concertée de ces conflits.
Concluant son intervention, il a assuré que ces réclamations seront portées à l’attention des autorités compétentes. « De toute façon, ce sont des préoccupations que nous allons élever. »
Emedia