C’est un coup dur porté aux réseaux de cybercriminalité opérant depuis l’Afrique. Dans un communiqué publié ce vendredi 26 septembre, Interpol annonce l’arrestation de 260 personnes dans le cadre de l’opération « Contender 3.0 », menée entre juillet et août 2025 dans 14 pays, dont le Sénégal. Cette vaste opération, ciblant les arnaques sentimentales et les sextorsions en ligne, a également permis le démantèlement de 81 réseaux criminels.
Au total, 1463 victimes ont été identifiées à l’international pour un préjudice global estimé à 2,8 millions de dollars. Au Sénégal, 22 individus ont été interpellés. Ces « brouteurs » sont accusés d’avoir usurpé l’identité de célébrités sur les réseaux sociaux pour soutirer de l’argent à leurs victimes, via des demandes de cartes prépayées ou des prétextes fallacieux comme des soins médicaux ou des billets d’avion. Interpol estime à 34 000 dollars les montants extorqués par les suspects sénégalais.
Selon Le Figaro, ces escrocs maîtrisent parfaitement l’« ingénierie sociale », c’est-à-dire la capacité à manipuler leurs cibles en se calquant sur leur histoire personnelle : veufs, divorcés ou esseulés. En Côte d’Ivoire et au Ghana, d’autres brouteurs ont été arrêtés pour sextorsion, utilisant des vidéos intimes pour faire chanter leurs victimes.
Certains justifient ces actes par une supposée « revanche postcoloniale », une excuse que rejette fermement le commandant Pierre Penalba, ex-cyberpolicier cité par Le Figaro, rappelant que « ces arnaques ne visent pas des États, mais des gens ordinaires, souvent vulnérables, parfois même africains ».
Interpol alerte sur l’ampleur croissante de ces crimes en ligne en Afrique et appelle à un renforcement de la coopération internationale pour mieux les prévenir et les sanctionner.
Emedia