Les maladies non transmissibles (MNT) représentent une menace croissante pour la santé publique, tant à l’échelle mondiale qu’au Sénégal. Selon les résultats de l’enquête STEPS 2024, ces pathologies sont responsables de 74 % des décès dans le monde et de 53 % au Sénégal. Diabète, maladies cardiovasculaires, cancers et affections respiratoires chroniques figurent parmi les plus préoccupantes, d’après les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Les conséquences de ces maladies dépassent le seul champ sanitaire, touchant aussi les sphères économique et psychosociale. Face à cette situation alarmante, les acteurs de la santé appellent à une réponse multisectorielle, inclusive et participative, pour agir sur les principaux facteurs de risque.
« L’approche STEPS est une méthode standardisée développée par l’OMS pour surveiller les facteurs de risque des MNT. Elle permet aux pays de collecter, analyser et diffuser des données comparables à l’échelle internationale », a expliqué Bonaventure Kalamo, adjoint au gouverneur de Kolda chargé du développement, lors du comité régional de développement (CRD) organisé dans le cadre de la dissémination des résultats de l’enquête.
Le docteur Malick Hanne, chef de la division de lutte contre les MNT au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a souligné la part importante des habitudes alimentaires et du mode de vie dans la progression des MNT. « Le constat est qu’au Sénégal, on mange trop salé, notamment à cause de la consommation excessive de bouillons. On mange aussi trop gras. Il faut diversifier les canaux de sensibilisation pour inverser cette tendance », a-t-il alerté en marge du CRD tenu à Kolda le jeudi 11 septembre 2025.
L’enquête STEPS se veut exhaustive. Elle intègre plusieurs modules, notamment sur la santé mentale, aujourd’hui au cœur des préoccupations, surtout dans des régions comme Kolda. La santé bucco-dentaire figure également parmi les priorités identifiées par le ministère.
Avec cette enquête, les autorités sanitaires espèrent mettre en place des politiques publiques mieux ciblées pour freiner la progression des MNT et améliorer durablement le bien-être des populations.
Seydou Diatta – Emedia, Kolda