Je tiens à remercier sincèrement les compatriotes sénégalais ainsi que mes amis à travers le monde qui se sont inquiétés de ma sécurité ces derniers jours. Je vais bien, je suis en sécurité, serein, et prêt à me défendre, avec ma famille, contre les attaques dont nous sommes l’objet depuis de longs mois. Je suis particulièrement fier du courage et du sang-froid de mon épouse et de mes enfants, alors que nous subissons une adversité politique d’une rare violence.
Arrivé en France le 25 septembre 2025, j’avais quitté le Sénégal discrètement, alors même que la machine policière se lançait à ma poursuite. Pour me contraindre à rentrer, les autorités ont choisi de s’en prendre à ce que j’ai de plus cher : ma femme, mes enfants, et même un ami proche, tous arrêtés et retenus sans fondement réel. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre moi dans la foulée. Derrière cette manœuvre, une volonté claire de m’« effacer », avec des agents positionnés aux bons endroits, prêts à exécuter des ordres inavouables. Tout cela sous le prétexte d’un dossier judiciaire aussi fallacieux que téléguidé.
Le communiqué du ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Bamba Cissé, affirmant que je faisais l’objet de recherches policières, est d’une légèreté confondante. Si cela était vrai, j’aurais été arrêté bien plus tôt, à mon domicile, ou au moins interpellé lors de mes déplacements habituels. Je n’avais reçu aucune convocation, ni notification officielle m’interdisant de quitter le territoire. Et pourtant, les autorités prétendent aujourd’hui que j’étais recherché.
Le 23 septembre au soir, je me suis présenté à l’aéroport pour embarquer sur un vol Air Sénégal à destination de la France. Les contrôles se sont déroulés normalement. Mon passeport a été scanné, tamponné, ma carte d’embarquement validée. Un agent m’a même souhaité un « bon voyage » avec respect. Mais alors que je m’apprêtais à franchir les portiques de sécurité, un autre policier a interpellé un collègue et demandé à revoir mon passeport. Mon téléphone a également été confisqué. Je fus conduit dans des bureaux annexes, puis retenu plusieurs heures, sans explication claire, pendant que l’on passait des appels et que l’on cherchait manifestement des instructions.
J’ai compris que l’objectif était de me retarder, voire de me piéger. Pourtant, aucune procédure formelle ne justifiait cette rétention. On me rendit finalement mes affaires avec une convocation à la Division des investigations criminelles (DIC) pour le lendemain, 24 septembre à midi. Entretemps, une source bien informée m’a alerté : l’intention était de me placer en garde à vue après audition. Une autre personne m’a soufflé, avec gravité, que ma sécurité pourrait être en danger, allant jusqu’à me conseiller de me méfier de ce que je bois ou mange. C’est là que j’ai compris que je ne pouvais plus prendre ces menaces à la légère.
J’ai donc immédiatement mis en œuvre un plan de sortie du territoire, dans la nuit même, pour éviter d’être pris de court. Contrairement à ce que certains voudraient faire croire, je n’ai enfreint aucune loi. J’ai quitté le pays sans faire l’objet d’une interdiction formelle de voyager. La mise à l’écart de certains responsables policiers, comme le Commissaire de l’aéroport ou celui de la DIC, relève davantage d’un théâtre politique que d’une volonté réelle de justice.
Aujourd’hui, ma priorité est de préparer ma défense, et celle de ma famille, face à ce complot bien orchestré. Je remercie particulièrement les avocats qui se sont constitués pour nous défendre : Me Dior Diagne, Me Ramatoulaye Ba, Me Arona Basse, Me Ousmane Thiam, Me Baboucar Cissé, Me Pape Sène, Me El Hadji Amadou Sall. Le cabinet d’avocats français William Bourdon et Associés a également accepté de se joindre à notre défense. Ensemble, nous ferons face.
Emedia