À Thiadiaye, le tribunal de grande instance de Mbour a examiné une affaire impliquant un commerçant de 36 ans, I.N., et un jeune homme de 18 ans, N.S., poursuivis pour actes contre nature. Les deux prévenus ont reconnu entretenir des relations sexuelles, ce qui pourrait leur valoir respectivement cinq et deux ans de prison ferme.
Originaire de Touba, N.S. s’était installé à Mbour pour travailler auprès de son frère. C’est dans ce contexte qu’il a rencontré I.N., un fournisseur de marchandises, avec qui il a entamé une relation. Le commerçant aurait progressivement attiré le jeune homme dans des pratiques sexuelles, usant notamment de subterfuges à caractère mystique.
Selon les déclarations de N.S. à la barre, I.N. lui aurait parlé d’un vieil homme capable de le protéger grâce à des amulettes. Il lui aurait ensuite remis deux bouteilles d’« eau bénite » en lui expliquant comment s’en servir quotidiennement avant de partir au travail. Cette phase d’approche mystique aurait ensuite débouché sur plusieurs rapports sexuels, parfois même en présence d’une jeune femme.
Le parquet a estimé que le commerçant avait profité de la naïveté et de la vulnérabilité du jeune homme pour l’entraîner dans une relation à caractère sexuel. Le procureur a requis une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de francs CFA contre I.N., et deux ans de prison ferme plus une amende de 100 000 francs CFA contre N.S.
Pour la défense, l’avocat du commerçant a plaidé en faveur d’un suivi médical plutôt qu’une peine d’emprisonnement, tandis que celui de N.S. a insisté sur la jeunesse de son client et sur le fait qu’il aurait été manipulé.
Le verdict est attendu pour le 7 octobre prochain.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour